Qui paye le plus de taxes et d’impôts dans la MRC des Appalaches?

ÉCONOMIE. Au moment où les citoyens du Québec sont en plein blitz pour acheminer leurs déclarations d’impôts, une enquête de TC Media révèle que les contribuables de certaines régions paient systématiquement davantage ou moins que leurs concitoyens en fonction de l’endroit où ils ont choisi de s’établir.

En raison des taxes qui sont prélevées par les Villes et les commissions scolaires, de même que la valeur de leur maison, les citoyens n’ont pas tous le même poids sur le dos.

À partir des données de Statistique Canada sur les revenus moyens et la valeur moyenne des propriétés par municipalité, nous avons dressé le palmarès des contribuables les plus sollicités, puis déterminé ce que verse au total en impôts, taxes municipales et taxe scolaire le travailleur moyen propriétaire d’une maison moyenne de chaque localité.

Dans la MRC des Appalaches, le contribuable moyen verse aux différents tentacules de l’État entre 16 % et 23 % de ses revenus, révèle notre analyse. C’est d’ailleurs celui de Saint-Jacques-de-Leeds qui est le plus taxé avec une contribution totale de 7183,70 $. Kinnear’s Mills, Thetford Mines, Saint-Joseph-de-Coleraine et Adstock font également partie du top 5 des municipalités où la contribution en taxes et en impôts est plus élevée.

À l’opposé, ce sont les contribuables de Saint-Fortunat, Sainte-Clotilde-de-Beauce, Sainte-Praxède, Saint-Adrien-d’Irlande et de la ville de Disraeli qui paient le moins. Ils versent entre 3533,02 $ et 4561,81 $ aux différents paliers de gouvernement.

Des Municipalités plus gourmandes que d’autres

Les Municipalités du Québec n’exigent pas toutes le même effort financier et certaines en demande plus que d’autres.

Dans la région, c’est à East Broughton que le fardeau pèse le plus lourd sur les propriétaires fonciers avec un taux global de taxation uniformisé de 2,24 $ par tranche de 100 $ d’évaluation. À Thetford Mines, il s’établit à 1,82 $. En revanche, c’est à Sainte-Praxède, Disraeli Paroisse, Saint-Julien, Irlande et à Beaulac-Garthby que le taux est le moins élevé, variant entre 0,51 $ et 0,89 $ du 100 $ d’évaluation.

Le taux global de taxation uniformisé permet de quantifier l’effort fiscal des contribuables, selon la définition du ministère des Affaires municipales. On obtient ce taux théorique en divisant l’ensemble des revenus de taxes d’une municipalité par la valeur foncière totale des immeubles imposables. Cette donnée n’est donc pas exacte, car le calcul inclut les commerces et industries, mais elle se rapproche très près de la réalité.

Le prix à payer

Interrogé au sujet du taux global de taxation uniformisé élevé à East Broughton, le maire Kaven Mathieu croit qu’il faut d’abord tenir compte de plusieurs facteurs avant de juger si les citoyens paient trop ou pas suffisamment de taxes.

«Tu ne peux pas comparer une ville de 2223 habitants à celle de 26 000 habitants. Ce n’est pas réaliste de faire cela comme ça puisque ce n’est pas la même réalité. Il faut comparer avec des municipalités de même gabarit», a-t-il précisé.

M. Mathieu a fait savoir que son administration a cessé de pelleter les problèmes par en avant depuis qu’elle est en poste. «Nous avons des infrastructures et il faut s’en occuper. Nous faisons du rattrapage sur le retard que nous avions parce que sinon ça va nous coûter le double dans dix ans. C’est tout cela qui motive nos choix. Nous avons des services et un moment donné il faut être prêt à payer le prix qu’ils valent», a-t-il renchéri.

Kaven Mathieu se dit conscient du haut taux de taxation, mais selon lui, il faut aussi regarder les services qui sont offerts. «L’enjeu, c’est d’augmenter les nouveaux revenus. Il faut encourager les constructions résidentielles et commerciales. Par la suite, nous serons davantage de payeurs de taxes et donc plus nombreux à nous répartir la tarte», a-t-il dit.

Des lacs payants

Le maire de Sainte-Praxède, Daniel Talbot, se dit pour sa part fier du faible taux de taxation dans sa municipalité qui est à 0,51 cents du 100 $ d’évaluation. Celle-ci peut compter sur de bons revenus en raison de la présence des lacs. «Nous avons des évaluations qui frôlent les 2 millions $ sur le bord de l’eau. Nous en avons aussi qui tournent autour du million $. Cela nous rapporte beaucoup de gains», a-t-il partagé.

M. Talbot admet qu’il est difficile de concevoir qu’une municipalité puisse avoir un taux global de taxation qui dépasse les 2 $ par tranche de 100 $ d’évaluation. «Un moment donné, les gens ne peuvent plus payer. Je pense seulement aux arénas de Disraeli et de Coleraine qui sont toujours dans le rouge sur le plan financier. Pourquoi les conseils municipaux ne se mettent pas ensemble pour n’en former qu’une seule?», a-t-il proposé.

Le maire de Sainte-Praxède croit également que certaines administrations pourraient apporter une attention particulière à leurs dépenses. «À titre d’exemple, quand je vais aux rencontres de la Fédération québécoise des municipalités ça coûte environ 1200 $ par personne. Je n’amène pas le conseil au complet. Il y a des Municipalités qui le font, pas beaucoup, mais il y en a quand même», a indiqué M. Talbot.

Ce dernier trouve également qu’il y a eu dans le passé de l’abus quant au nombre d’employés municipaux. «C’est difficile pour une grosse municipalité quand tu décides de couper et de te serrer la ceinture. Certaines ont trop de personnel et un moment donné les syndicats embarquent dans le dossier et tu ne peux plus rien faire, et ce, même si tu sais qu’il y a trop de monde», a-t-il conclu.

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