À la découverte de «L’inquiète forêt» de Stéphanie Morissette

C’est une exposition composée presque entièrement de papier et intitulée «L’inquiète forêt» que propose Stéphanie Morissette au centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville.

L’artiste a voulu transformer l’espace en véritable forêt grâce à ses arbres, animaux et oiseaux découpés dans du papier noir. Une animation vidéo montrant des corbeaux dessinés, avec leur cri représentatif, vient compléter le tout et donne une ambiance tout à fait particulière au lieu.

«Je veux montrer le côté sombre de la forêt, son point de vue, avec les pipelines, les déchets. Ce n’est plus la forêt enchantée et même les animaux sont transformés», a-t-elle expliqué lors du vernissage.

Son travail se veut donc un commentaire sur le comportement des humains face à la nature, mais dans lequel elle s’inclut aussi. «Je ne suis pas mieux que les autres. C’est pourquoi j’ai mis une poubelle avec les restes de mes créations», ajoute-t-elle.

«L’inquiète forêt» est donc une réflexion sur les menaces et les dommages causés par l’activité humaine. Une situation réelle présentée avec un humour un peu noir. L’artiste, originaire de Thetford Mines, mais qui demeure aujourd’hui à Sherbrooke, a choisi le papier comme médium. «J’avais un oncle qui était prof d’arts et qui nous faisait toujours faire des bricolages en papier. J’ai aussi été marquée par l’émission de télévision «L’Évangile en papier» de Claude Lafortune. En fait, le médium s’est imposé par sa qualité», explique-t-elle.

Stéphanie a réussi à amener à ses créations une troisième dimension avec ses découpages et pliages. Le visiteur de l’exposition verra donc des troncs d’arbres debout ici et là, des arbres en éventails sur les murs et même un loup et un pipeline en trois dimensions.

Quant aux animations vidéo, elles ont aussi comme point de départ le papier sur lequel elle dessine puis filme image par image pour créer du mouvement. «C’est un très long processus, mais ça vient combler mon côté compulsif», dit-elle en souriant.

L’artiste de 39 ans a déjà offert cette exposition à quelques reprises, notamment à Montréal où elle est présente en galerie. C’est une véritable artiste du papier, un médium qui est de plus en plus connu et reconnu à l’international. Stéphanie Morissette est à préparer sa prochaine exposition solo qui, cette fois, s’attardera à l’histoire coloniale. «C’est la nature qui regarde la colonisation. Une autre façon de changer le point de vue du comportement humain», termine-t-elle.

L’exposition se poursuit jusqu’au 25 mars et peut être visitée gratuitement du mercredi au vendredi de midi à 17 h, le samedi de 13 h à 17 h et les soirs de spectacle ou de représentations du Ciné-Club.