Annie St-Ours lance 515 grammes : contrer les tabous entourant le deuil périnatal
Dans son livre 515 grammes, Annie St-Ours raconte l’épreuve que sa famille et elle ont vécue en 2004. Le bébé qu’elle portait, Samy, était atteint du syndrome de Bardet Biedl, une maladie héréditaire rare à l’origine de plusieurs anomalies et qui entraîne notamment des troubles de la vue. Cette découverte a mené à une interruption médicale de grossesse. En plus de laisser une trace concrète de ce qu’ils ont vécu en partageant leur histoire, l’auteure de Thetford Mines souhaite ainsi démystifier et contrer les tabous entourant le deuil périnatal.
«C’est un deuil qui est peu reconnu par la société. Lorsque ça arrive, les gens qui nous entourent ne savent pas vraiment comment agir. Ils n’osent pas aborder le sujet de peur de raviver la peine des parents. En plus de vivre leur deuil, ils doivent composer avec cela et ils en viennent à avoir peur d’en parler eux aussi. Mon objectif est de montrer qu’il ne faut pas hésiter à en parler puisque ça fait partie de la vie. C’est aussi une terrible épreuve qui peut être surmontée», raconte-t-elle.
Le deuil périnatal n’est pas aussi rare que plusieurs peuvent le croire, souligne l’auteure qui consacre une partie de son livre aux statistiques en ce sens. «Ça englobe les fausses-couches au tout début de la grossesse, l’avortement et l’interruption médicale. C’est très large et ça peut aller jusqu’à la mort subite du nourrisson. D’ailleurs, ce n’est pas parce que tu as pris la décision de mettre fin à la grossesse que tu n’as pas de deuil à vivre. Dans mon cas, il s’agit d’une interruption médicale. Samy était un bébé souhaité et attendu, mais il serait décédé au cours du dernier trimestre à cause de l’état de ses reins, qui étaient non-fonctionnels.»
Le livre de 25 000 mots est rédigé sous forme chronologique, mais comporte aussi plusieurs à-côtés présentant les malaises pouvant survenir, ce qui lui a fait du bien au cours de son épreuve, le besoin de reconnaissance du deuil et l’importance de créer un rituel. Elle aborde cette période où, en l’espace de 14 mois, elle a appris la malformation de Samy, fait face au décès de son père et vécu le bonheur de la naissance d’un autre fils.
«Ce n’est pas un livre négatif. Il a été écrit dans le même état d’esprit que j’étais lors de mon deuil, soit avec beaucoup de résilience. Il y a aussi une finalité positive. Je suis consciente que j’ai du recul aujourd’hui et que ceux qui viennent de passer par là ne sont pas à la même place. Je veux leur lancer un message d’espoir. Malgré le vide que l’on ressent et même si ça nous marque, la vie continue et elle peut être positive.»
Le lancement de 515 grammes aura lieu à la librairie L’Écuyer le samedi 14 octobre. Pour l’occasion, Annie St-Ours sera présente de 11 h à 14 h. En plus de son livre, l’auteure propose un signet disponible à la librairie et auprès d’elle.
Enfin, elle participera aussi à la cérémonie des anges dans le cadre de la Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal qui se tiendra le dimanche 15 octobre dès 9 h à la Maison de la culture de Thetford. Elle s’adressera aux parents afin de les sensibiliser à l’importance de parler de leur épreuve.