Des membres du Théâtre Exaltemps en résidence à la salle Dussault

Le Comité de spectacles de Thetford Mines (Spect-Art) accueillera dans ses murs, et ce pour la première fois, des artistes du Théâtre Excaltemps de Boucherville en vue de développer la pièce «La chute de l’or blanc». Ils seront en résidence, à salle Dussault, du 17 au 23 décembre. 

«Nous accueillons les membres de la troupe chez nous, les nourrissons, leur prêtons nos équipements et mettons à leur disposition nos techniciens. Nous voulons qu’ils soient confortables et dans un contexte propice à la création et à la mise en scène», a mentionné la présidente de Spect-Art, Suzanne Lacombe.

La pièce de théâtre sera inspirée de l’histoire du déclin de l’industrie de l’amiante au Québec qui a débuté lors de la grève de 1975. Pour Mme Lacombe, le sujet choisi a rapidement convaincu le conseil d’administration de Spect-Art d’accepter la demande de la compagnie.

«Nous ne pouvions pas passer à côté. Il n’y a pas une autre ville au Québec qui peut leur offrir l’opportunité de venir y faire leur laboratoire de création. Nous sommes fiers de présenter cela à nos gens qui ont vécu le monde des mines et c’était tout à propos avec les festivités du 125e anniversaire de la Ville», a ajouté Mme Lacombe.

L’auteure, Dominique Grenier, a eu l’idée d’écrire cette pièce en raison des questionnements qui l’habitaient au sujet de l’industrie de l’amiante. «Ma famille défend un discours plus nuancé parce qu’ils sont plus proches de la réalité. Mon grand-père a travaillé à la mine Normandie et j’ai des oncles qui ont œuvré dans d’autres mines de la région. Comme je suis née à Québec, j’ai aussi entendu tout le discours médiatique qui parlait beaucoup plus de la toxicité du produit et qu’il fallait que les mines ferment. On en vient à se demander où est la vérité.»

Mme Grenier a choisi de couvrir la période de 1975 à 1997. «Ce qui a piqué ma curiosité en faisant mes recherches, c’est l’histoire de la nationalisation de l’amiante qui s’est avérée un échec pour le Parti Québécois. C’est la trame de fond, mais l’histoire met en scène des personnages de fiction qui rassemblent des traits de caractère des membres de ma famille ou qui ont différentes fonctions. J’ai voulu faire en sorte qu’il y ait les deux côtés de la médaille pour que l’on comprenne bien l’argumentaire par rapport aux enjeux de l’industrie.»

L’auteure a toutefois tenu à préciser que la pièce ne se veut aucunement un plaidoyer pour ou contre l’amiante. «Mon envie est de partager une partie de l’histoire du Québec qui me tenait à cœur. Je pense que ce spectacle va faire écho à la réalité de plusieurs municipalités vivant avec des industries qui occupent une grande place dans l’économie locale et qui peuvent fermer à tout moment. Ça brasse beaucoup de choses lorsqu’une industrie ayant un monopole comme ça disparait», a-t-elle dit.

Les citoyens pourront assister à la pièce le samedi 23 décembre, à 20 h, à la salle Dussault. Il sera aussi possible d’échanger avec les membres de la troupe.