Hantés… une pièce qui ne laissera personne indifférent
THETFORD. Environ 200 personnes se sont déplacées au Studio-théâtre Paul Hébert, le week-end dernier, pour assister à la pièce «Hantés», une adaptation du puissant texte «Le Deuil sied à Électre» d’Eugène O’Neill. Cette œuvre est présentée jusqu’au 25 avril et clôture la 47e saison des Cabotins.
Hantés met de l’avant la complexe famille Mannon à la fin de la guerre de Sécession américaine où les retrouvailles après ce conflit déchirant devraient normalement être joyeuses et heureuses. Toutefois, la haine, la jalousie et l’envie feront ombrage au retour du père et du fils au somptueux domaine familial.
Amoureuses du même homme (qui n’est ni le mari ni le père…), mère et fille se projettent tête première dans un abime en entrainant avec elles leur entourage et d’où personne ne sortira et ne survivra. Les mots sont une arme redoutable. Tout aussi passionnant que le film «Autant en emporte le vent», cette production qui se déroule à la même époque, offre un moment de théâtre inoubliable et marquant.
Un travail de longue haleine
Interrogé à la fin de la grande première, vendredi soir, le metteur en scène, Germain Nadeau, s’est dit très fier de ses comédiens. «Ils avaient atteint des sommets lors des dernières répétitions et ce soir ils sont allés encore plus loin. En tenant compte du décor, de l’éclairage, des costumes et des accessoires, ça donne le résultat que je m’étais imaginé», a-t-il confié au COURRIER FRONTENAC.
Il faut savoir que cette pièce de théâtre demande beaucoup de travail. C’est d’ailleurs pour cela que M. Nadeau et son équipe l’ont mise sur la glace pendant une quinzaine d’années. «Les comédiens ont leur texte depuis la fin août. L’œuvre originale est une trilogie d’une durée de six heures. Au mois d’octobre, je leur ai donné les premières coupures. Nous pensions l’avoir réduit à trois heures, mais nous nous sommes rendu compte à la fin janvier que c’était plus long que prévu alors il a fallu faire d’autres coupures. Ensuite, les costumes sont arrivés, ainsi que le décor et les accessoires. Nous avons également incorporé les habilleuses et les figurants dans tout ça. C’est un gros travail», a ajouté le metteur en scène.
Germain Nadeau a choisi de mettre en scène cette pièce pour la grandeur de l’œuvre. «Il se dit des choses terribles. Il se vit des émotions et des vengeances qui sont immenses. Maintenant, nous n’avons pas comme tel à porter de jugements sur ces gens-là. Nous avons le droit de les aimer ou de les haïr, mais nous n’avons pas à les juger et à les condamner puisqu’il y avait des circonstances.»
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