Le retour des Misérables à Thetford Mines… à la demande générale!

Pour leur année de 50e, les Cabotins ont décidé de célébrer en grand en offrant notamment la célèbre comédie musicale Les Misérables, d’après l’histoire de Victor Hugo. Le Courrier Frontenac s’est entretenu avec le metteur en scène, Louis-Étienne Nadeau, alors que la troupe se prépare pour la première qui aura lieu le vendredi 9 mars.

Le retour de cette production était vivement demandé par les amateurs de théâtre. «Elle a été montée par les Cabotins il y a 20 ans et pendant toutes ces années, les gens ont continuellement demandé si elle serait reprise un jour. Elle fait partie des beaux souvenirs de beaucoup de personnes», soutient celui qui travaille sur ce spectacle depuis un an.

Même si l’histoire remonte à quelques siècles et que la comédie musicale a été créée il y a plus d’une trentaine d’années, les thèmes abordés rejoignent toujours autant selon lui. «J’ai réécouté les trames musicales, j’ai relu le roman et je me suis rendu compte que c’est toujours d’actualité. Certains sujets touchent encore en 2018, comme les parents abuseurs et profiteurs, la mère ayant des difficultés à arriver et qui se fait enlever son enfant, le policier intègre qui se pense au-dessus de la loi, le regroupement étudiant qui descend dans la rue pour revendiquer ses droits et un monde meilleur, et des enfants laissés à eux-mêmes et maltraités. La misère, il en existe toujours aujourd’hui», affirme le metteur en scène.

Ajustements et surprises

Il y a 20 ans, la comédie musicale avait été présentée sur une plus grande scène que celle du Studio-théâtre Paul-Hébert. Cela amène donc l’équipe à prendre des décisions différentes du côté technique, comme lors de la scène de la mort de Javert qui a dû être modifiée. «Par contre, les gens seront plus près de l’action, ça va amener des émotions encore plus fortes», précise Louis-Étienne Nadeau.

Ce dernier s’est notamment montré enthousiaste quant à la trame musicale. «C’est sublime ce que Martin Rodrigue a fait. On dirait vraiment que c’est un orchestre ‘live’ qui a été enregistré. Elles sont beaucoup plus puissantes et riches. Nous avons également plus de comédiens qui savent chanter. Personne n’a eu à apprendre à le faire et je n’ai pas à y aller d’un gros coaching pour le jeu.»

Le metteur en scène mentionne que la troupe réserve des surprises aux spectateurs avec le décor. «Il y aura une plaque tournante de 16 pieds de diamètre. Peu de salles de spectacle peuvent se vanter d’avoir ça. Au niveau de la mise en scène, cela va apporter quelque chose de nouveau», explique-t-il.

«En toute modestie, il n’y a pas beaucoup de troupes de théâtre amateur qui peuvent se permettre de monter de tels spectacles» – Louis-Étienne Nadeau

De plus, certaines chansons ont été retirées par rapport à la première mouture alors que d’autres ont été ajoutées. Aussi, le metteur en scène a décidé d’incorporer le personnage de Victor Hugo qui agira à titre de narrateur.

Une troupe gigantesque

Afin de trouver le nombre de comédiens suffisant à la présentation d’une telle œuvre, les Cabotins avaient fait paraître plusieurs avis de recherche de talent. Finalement, ce sont entre 50 et 60 personnes qui se sont présentées à ces auditions.

Alors que certains ont été choisis rapidement, le personnage principal, Jean Valjean, a été plus difficile à trouver pour le metteur en scène. «Le dernier que j’ai eu en audition, Guillaume Bernier, c’est lui qui a eu le rôle. J’avais une image dans la tête et quand il est arrivé, je me suis tout de suite dit que c’était lui. J’ai croisé mes doigts pour qu’il soit capable de chanter. À l’audition, il a réussi la chanson la plus difficile, ce n’était pas parfait, mais le directeur musical Jean-Clément Bergeron et moi avons rapidement été convaincus qu’il serait en mesure de le faire», relate Louis-Étienne Nadeau.

Un autre rôle complexe était aussi celui d’Enjolras, l’étudiant révolutionnaire. «Il fallait qu’il sorte du lot, qu’il soit capable de m’apporter quelque chose de différent des autres personnages. Celui qui a eu le rôle, Patrick Vachon, a vraiment la ‘drive’ et le ‘guts’ pour tenir ce rôle.»

Les autres rôles principaux ont été attribués à Vincent Cloutier (Javert), Myriam Bolduc (Fantine), Mike Feeney (Monseigneur de Digne), Raphaël Bernier (Marius), André Henri (Thénardier), Myriam Breton (Madame Thénardier), Marilou Vachon (Cosette adulte), Annie Lessard (Éponine) et Denis Langlois (Victor Hugo). Les personnages de Cosette enfant et Gavroche seront assurés par trois jeunes pour chaque rôle en raison des nombreuses représentations. Clémentine Nadeau, Jacinthe Morency et Fanie Martineau se relayeront pour celui de Cosette, alors que Philémon Nadeau, Frédéric Boulianne et Émile Brousseau se partageront celui de Gavroche. Plusieurs figurants seront aussi nécessaires. En tout, la production rassemble environ 75 personnes sur scène et en arrière-scène.

Les représentations auront lieu au Studio-Théâtre Paul-Hébert les vendredis et samedis 9-10-16-17-23-24 mars – 6-7-13-14 avril à 20 h, ainsi que le dimanche 25 mars à 14 h. D’autres dates pourraient éventuellement être ajoutées.