Quatre candidats présentent leur vision aux étudiants du Cégep de Thetford

Les candidat(e)s Normand Côté du Parti libéral du Québec (PLQ), Christine Gilbert de Québec solidaire (QS), Isabelle Lecours de la Coalition avenir Québec (CAQ) et Louise Marchand du Parti québécois (PQ) se sont présentés devant les étudiants du Cégep de Thetford dans le cadre d’un débat électoral qui s’est tenu le mercredi 28 septembre. Le conservateur Christian Gauthier a quant à lui décliné l’invitation la veille en raison de la venue de son chef dans la circonscription de Lotbinière-Frontenac.

Les personnes présentes étaient invitées à se prononcer sur quatre thématiques, à commencer par l’endettement étudiant. Pour les aider à couvrir leurs besoins de base, Normand Côté a mentionné que son parti modernisera le programme AccèsLogis et modifiera le programme de bourses Perspectives Québec pour qu’il puisse mieux répondre à leurs besoins.

Pour sa part, Louise Marchand soutient qu’il n’est pas normal que les stages dans le secteur public ne soient pas rémunérés et qu’il faut corriger cette lacune. Elle estime que le programme de prêts et bourses doit être bonifié.

De son côté, Québec solidaire entend réduire de 25 % les frais de scolarité lors d’un premier mandat. Christine Gilbert a affirmé qu’il faut aussi s’attaquer à la crise du logement en construisant davantage et en créant un registre pour mieux contrôler les hausses abusives. Son parti veut aussi rendre la rémunération des stages obligatoire.

La candidate de la CAQ et députée sortante, Isabelle Lecours, a affirmé que son gouvernement est celui qui en a fait le plus pour l’éducation en augmentant de 26 % les budgets depuis 2018. Elle a ajouté qu’il avait également annoncé plusieurs programmes de bourses pour aider les stagiaires et les étudiants de divers programmes.

Attractivité des emplois dans le secteur public

Pour améliorer l’attractivité des emplois du secteur public, les quatre formations politiques sont toutes en faveur de la fin du temps supplémentaire obligatoire dans le réseau de la santé. Louise Marchand estime qu’il faut offrir aux travailleurs de meilleures conditions et valoriser les différents corps de métier. Une décentralisation de la direction et de la gestion des hôpitaux serait aussi réalisée dans un premier mandat, en plus de l’abolition du recours aux agences privées.

Pour sa part, Isabelle Lecours a dit que son gouvernement a offert des hausses de salaire historiques et donné un grand coup de barre pour recruter du personnel en santé. Elle a d’ailleurs reproché au PLQ d’être l’un des grands responsables du manque de personnel en plus d’avoir démobilisé les professionnels et laissé les agences privées prendre trop de place. Elle a ajouté que son parti travaille à réparer les erreurs des libéraux.

En réponse, Normand Côté a reproché à la CAQ de ne pas reconnaître les diplômes de travailleurs provenant de l’étranger et s’est demandé ce que le gouvernement a fait au cours des quatre dernières années alors qu’il avait dès le début de son mandat tous les pouvoirs pour changer les règles.

Du point de vue de la solidaire, le gros problème est la rétention des travailleurs. Son parti entend investir 4 milliards $ pour le rattrapage des conditions de travail dans le secteur public. Elle a reproché à la CAQ de ne pas avoir été suffisamment à l’écoute au cours des dernières années.

Climat et environnement

En ce qui a trait à la lutte aux changements climatiques, Christine Gilbert a affirmé que son parti était celui de l’environnement, proposant plusieurs mesures, notamment en transport. Elle a pointé du doigt le plan de la CAQ en mentionnant qu’il n’était pas sérieux.

D’ailleurs, la candidate solidaire n’a vraisemblablement pas digéré la distribution de tracts, par l’équipe de la CAQ, entourant «la taxe orange». Elle a reproché à Isabelle Lecours de faire de la désinformation auprès des jeunes. En réaction, la caquiste a répondu que son gouvernement en a fait plus en quatre ans que les précédents en 15 ans et qu’il s’agissait bien d’information.

La députée sortante a accusé au passage les libéraux de ne jamais avoir eu de courage en environnement et de céder devant les lobbyistes. Le candidat du PLQ a soutenu que les impacts des changements climatiques sont très présents. Il a rappelé le projet ÉCO de son parti et l’importance de se tourner vers l’hydrogène vert.

Pour sa part, le PQ souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030 en misant sur une électrification stratégique des transports.

Autonomie alimentaire

Afin de favoriser l’autonomie alimentaire du Québec et la viabilité de certaines filières agricoles, Isabelle Lecours a souligné que son gouvernement travaille à renverser la tendance des dernières décennies en soutenant mieux les entreprises et en encourageant les citoyens à l’achat local. Elle a soutenu que la CAQ veut augmenter l’apport d’aliments locaux achetés par les institutions publiques.

Son adversaire de QS s’est montrée en faveur de cette proposition en précisant que son parti avait une cible de 70 % d’aliments locaux, alors que le plan de la CAQ n’en a pas selon elle. De plus, elle souhaite qu’il y ait une nouvelle politique agricole et croit que le gouvernement doit mettre ses «culottes» contre les fonds d’investissement et les gros joueurs.

Pour sa part, Louise Marchand estime qu’il est important d’avoir une agriculture de proximité et à échelle humaine. Son parti propose d’accélérer le virage vers une souveraineté alimentaire et souhaite que les institutions et les ménages consomment au minimum 50 % d’aliments sains et diversifiés cultivés au Québec d’ici 2030.

Normand Côté a quant à lui soutenu que son parti allait revoir les règles de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CMTAQ) qui datent d’une quarantaine d’années afin de permettre le morcellement des terres pour les jeunes producteurs.

Notons qu’à la fin du débat, les candidat(e)s présents ont été invités à répondre aux questions des étudiants et du public. Il a notamment été question d’environnement, de santé mentale, des conditions de travail dans le secteur public, de racisme systémique et de la réhabilitation du chemin de fer.

NDLR : Ce texte ne présente pas tout ce qu’il s’est dit pendant le débat. Il est toutefois possible de le visionner en intégralité en cliquant sur la vidéo ci-dessous.