Alain Chainey aimerait revoir la LNH à Québec
Alors que les négociations se poursuivent afin de savoir si et quand il y aura du hockey de la Ligue nationale cette année, Alain Chainey se tient informé en consultant un lot de statistiques et lisant attentivement les nouvelles en attendant le retour au jeu. Il ne serait d’ailleurs pas fâché si la situation actuelle permettait enfin le retour tant attendu de la LNH à Québec.
Pour celui qui a passé toute sa vie dans le hockey, le fait de ne pas avoir de hockey à se mettre sous la dent, ou si peu, représente tout un changement. « Je passe beaucoup de temps sur l’ordinateur afin de voir les nouvelles de la LNH et de regarder des statistiques. Sinon, je m’entraîne et je fais de bonnes marches pour me garder en forme le plus possible. Les journées sont passablement longues quand tu es limité dans les activités que tu peux faire », a relaté l’homme de 68 ans.
Selon ce qu’il observe dans les médias, il serait évidemment des plus surpris si la saison devait s’amorcer dès le début du mois de janvier, notamment avec la recrudescence des cas de COVID-19 partout en Amérique du Nord. Il ne croit cependant pas que la LNH annulera ses activités. « Je crois que nous allons avoir une saison très écourtée. Plusieurs avancent un calendrier d’environ 48 parties. Je serais porté à croire à ce scénario. Pour le moment où ça peut recommencer, je ne vois pas ça avant le 15 janvier certainement, voire au début du mois de février. Ce serait un désastre pour la LNH s’il ne devait pas y avoir de hockey. Les gens attendent ça avec impatience. Il faut que tu gardes tes partisans intéressés. »
Ce retour au jeu souhaité comporte cependant certains risques financiers. Avec les partisans qui ne risquent pas d’être admis dans les amphithéâtres avant un sacré bout de temps, certaines équipes du circuit Bettman, le circuit nord-américain qui dépend probablement le plus de ses revenus à la billetterie, croient leur avenir menacé dans les circonstances actuelles. Il n’en fallait pas plus pour raviver encore un brin l’espoir de revoir la LNH débarquer à Québec dans un avenir pas si lointain.
« Il y a des rumeurs à cet effet. Il faut garder en tête que la plupart des propriétaires de la LNH sont des milliardaires, mais ils ne le sont pas tous. Les équipes qui éprouvaient déjà des difficultés avec le nombre de partisans pourraient être un peu plus dans le pétrin. Ça pourrait amener à transférer des concessions. C’est plausible. Je ne dis pas que ça va arriver, mais c’est dans l’éventail des possibilités. La LNH veut générer des revenus. Si la crise perdure, Gary Bettman n’aura peut-être pas le choix de penser à ce scénario », a relaté le Thetfordois.
Pour Chainey, qui a été entraîneur adjoint des Nordiques de 1987 à 1990, la Vieille Capitale demeure une candidate de choix pour accueillir l’une des potentielles formations éprouvant des difficultés financières. « L’amphithéâtre est là et il est extraordinaire. Il a été construit pour ça. Puisque je demeure aujourd’hui à Québec et que j’ai été assistant chez les Nordiques, je suis convaincu que la population supporterait à 100% son équipe si la LNH revenait ici. »
Tout un défi pour les recruteurs
Au cours de sa carrière de recruteur, qui s’est échelonnée sur près d’une vingtaine d’années, l’ancien directeur du développement des Ducks d’Anaheim en a vécu des histoires, au point où il a pu écrire un livre d’environ 200 pages portant sur ses anecdotes. Bien qu’il ait un répertoire d’histoires bien garni, Chainey n’a jamais vécu ce que c’est le recrutement en temps de pandémie. Les voyages à l’extérieur des frontières québécoises demandent un isolement pour un certain nombre de jours et les principales ligues canadiennes de hockey junior sont sur pause. Dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), il n’était pas possible pour les recruteurs d’aller dans les arénas situés en zone rouge. Tous ces facteurs viennent donc complexifier le travail des recruteurs qui sont déjà au cœur de leurs préparations pour l’encan 2021 de la LNH.
Chainey concède donc que ses anciens collègues doivent relever tout un défi afin de bien faire leur travail. « Oui, les gens peuvent voir les parties par vidéo. Oui, les jeunes admissibles au prochain repêchage ont déjà été vus par plusieurs recruteurs. Ces derniers ont une petite idée de la valeur du joueur, de ses habiletés et de son potentiel. Il reste que tout est jugé lors de la saison précédant le repêchage. »
Selon sa vision des choses, qui est partagée par plusieurs de ses confrères, le visionnement par vidéo est un bon complément, mais il ne dit pas tout sur la qualité du joueur convoité. « C’est très difficile d’avoir une idée très précise. Le repêchage n’est pas une science exacte, nous le savons. Ça devient donc encore plus difficile d’être précis en n’étant pas sur place. Au moins, tout le monde est sur le même pied d’égalité. Ce sera difficile pour les recruteurs de produire une liste vraiment précise. »
L’homme de hockey fait valoir que lors des retransmissions des parties, la caméra suit le porteur de la rondelle. En étant sur place, les recruteurs peuvent voir ce que le joueur fait quand il n’est pas en possession de la rondelle, son langage corporel sur la glace, au banc des siens et même lors de l’échauffement.
De bons souvenirs à Victoriaville
Avant de devenir recruteur avec les Ducks (Mighty Ducks à l’époque), Chainey a transité à Victoriaville pendant quelques années. Il a notamment oeuvré comme entraîneur-chef avec les Vulkins du Cégep de Victoriaville (1984 à 1986) en plus d’être l’entraîneur-chef des Tigres lors de la saison 1992-1993.
« Ça a été des souvenirs mémorables lorsque j’étais à Victoriaville. J’ai tout simplement adoré ça. Ce que j’ai vécu dans le collégial AAA avec les Vulkins demeure à ce jour parmi les plus beaux souvenirs que j’ai dans le monde du hockey après avoir été assistant chez les Nordiques et la coupe Stanley avec les Ducks en 2007. Mes belles années dans le hockey amateur, elles se sont passées à Victoriaville avec les Vulkins. »