Charles Thivierge écope d’une peine de quatre ans et demi de pénitencier

L’ex-enseignant Charles Thivierge a été condamné à une peine de quatre ans et demi de pénitencier, le mardi 5 décembre au palais de justice de Thetford Mines, pour leurre et contacts sexuels.

Le Thetfordois de 43 ans sera également inscrit au Registre national des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.

Rappelons qu’en plein milieu de son procès en octobre 2022, il avait plaidé coupable à différentes accusations. Il avait reconnu sa culpabilité sur trois chefs de leurre, deux chefs de contacts sexuels, un chef d’exploitation sexuelle et un chef d’incitation à des contacts sexuels sur une victime d’âge mineur. Ces événements remontent aux années 2011 à 2013. 

Il avait aussi reconnu sa culpabilité sur un chef de leurre à l’endroit d’une autre victime qui était âgée de moins de 18 ans au moment des faits. Les événements dans ce dossier remontent à 2002 et 2003. 

Charles Thivierge était enseignant et effectuait son stage en tant qu’étudiant en enseignement, à la Polyvalente de Black Lake, lors de ces époques respectives.

DES FACTEURS AGGRAVANTS NOMBREUX ET DÉTERMINANTS

Dans sa décision, le juge Alain Morand a soutenu que « les facteurs aggravants sont nombreux et déterminants » et que « les conséquences psychologiques et émotionnelles » de l’une des victimes « sont importantes ». Il a ajouté que « la responsabilité pénale de l’accusé est entière et son degré de culpabilité morale est particulièrement élevé ».

La preuve révèle qu’avant les gestes commis de 2011 à 2013, Charles Thivierge avait exprimé « avoir pris conscience de sa problématique sexuelle, du besoin d’aller chercher une aide professionnelle et des conséquences pour les adolescentes ». Il avait « reçu des avertissements et pris les engagements de ne plus communiquer par Internet avec ses élèves et de laisser la porte de sa classe ouverte lorsqu’il reçoit l’une d’elles ». 

« Tout cela n’a pas suffi à le dissuader », souligne le juge.

LES DEUX VICTIMES AVAIENT TÉMOIGNÉ

La victime impliquée dans les événements remontant aux années 2002 et 2003 était venue raconter qu’elle avait fait la connaissance de l’accusé au cours de l’été. Ils commencent alors à discuter sur les réseaux sociaux et parlent de « tout et de rien ». Au début de l’année scolaire, elle constate que Charles Thivierge effectue son stage d’étudiant en enseignement dans sa classe. Ils continuent leurs échanges en ligne ou par téléphone presque tous les soirs jusqu’en juin 2003.

Au cours de ceux-ci, il en vient à aborder sa sexualité de façon de plus en plus accentuée, ce qui la rend mal à l’aise. Il lui parlait de sa relation avec sa conjointe de l’époque, de détails sur sa vie sexuelle et lui posait des questions sur sa sexualité à elle. Il lui avait demandé de ne pas mentionner aux autres leurs discussions.

Pendant les observations sur la peine, elle avait évoqué son sentiment de culpabilité « pour ne pas avoir dénoncé l’accusé, à l’époque, ce qui aurait peut-être évité qu’il récidive ». 

La victime dans les dossiers de 2011 à 2013 avait pour sa part raconté qu’au cours de ses années de secondaire, Charles Thivierge, qui était alors enseignant, était devenu son confident « à qui elle raconte ses tourments d’adolescente ». Ils communiquent par courriel, messages textes et par l’entremise du logiciel de messagerie instantanée ICQ. La transcription d’une grande partie de ces communications virtuelles avait été déposée en preuve. 

Au cours de leurs conversations, il va graduellement aborder le sujet de la sexualité, notamment, de ses propres relations avec sa conjointe, de ses fantasmes et de la taille de son pénis. Il la questionne sur sa vie sexuelle et lui propose des défis comme de porter un décolleté le lendemain pour qu’il puisse voir ses seins lorsqu’elle se penche à son bureau.

À une occasion, lors d’un enlacement, elle sent son pénis durci à la demande de l’accusé. Il frotte ses fesses avec ses mains, par-dessus ses vêtements et, une autre fois, il prend ses deux seins de la même manière. Il lui demande de garder le secret sur leurs rapports.

Elle avait fait part, lors des observations, des nombreuses conséquences de ces crimes, dont difficulté à s’investir dans de nouvelles relations, perte d’estime de soi et de confiance en elle, sentiment de culpabilité qui ne devrait pas être le sien et hantise d’être affectée toute sa vie par les abus sexuels qu’elle a subis.

IL AVAIT ÉTÉ AVERTI

Charles Thivierge avait déjà été averti à plus d’une reprise par les directions des établissements pour lesquels il travaillait à propos des communications qu’il entretenait avec des élèves sur Internet. Il s’était engagé à ne plus le faire, mais d’autres rencontres en ce sens ont eu lieu par la suite. Il avait reçu une mise en garde quelques années plus tard lui enjoignant de laisser la porte de son local ouverte lorsqu’il recevait une élève. 

D’autres anciennes élèves étaient aussi venues raconter au cours des observations sur la peine qu’il avait eu avec elles des conversations inappropriées sur Internet.

Les évaluations présentencielles avaient indiqué que Charles Thivierge fait preuve de déni par rapport à la gravité des gestes posés et de leurs conséquences sur les victimes.