Grand lac Saint-François : les producteurs de porcs interpellés

L’Association pour la protection du Grand lac Saint-François (APGLSF) interpelle les producteurs de porcs afin de leur souligner l’urgence d’adopter des mesures visant à contrer les excès de phosphate qui sont principalement responsables des récentes éclosions de cyanobactéries.

La saison estivale 2023 aurait été marquée par une crise sans précédent. Les fortes pluies auraient exacerbé le lessivage des sols, entraînant ainsi un excès de phosphate dans les cours d’eau et alimentant la croissance de ces organismes nuisibles pendant près de six semaines consécutives.

« Nous sommes témoins des défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés et nous exprimons notre soutien à l’industrie porcine tout en appelant à une action concertée pour préserver notre précieux lac », a déclaré le président de l’APGLSF, Michel Fournier.

Il estime qu’avec les changements climatiques en cours, cette menace pourrait s’aggraver à l’avenir. « Nous devons agir rapidement pour inverser cette tendance et préserver notre écosystème. »

L’association croit qu’une action conjointe est nécessaire pour soutenir le secteur porcin tout en préservant l’environnement. « Nous sommes conscients des défis économiques auxquels font face les producteurs de porcs. Toutefois, nous croyons fermement qu’en travaillant ensemble, nous pouvons trouver des solutions qui bénéficieront à tous », a affirmé Michel Fournier.

L’organisation qu’il représente appuie l’idée de réduire de 25 % la production porcine de manière stratégique, en commençant par les naisseurs. Une telle mesure aurait selon elle un impact direct sur la réduction des cultures nécessaires à l’alimentation des porcs, contribuant ainsi à atténuer le taux élevé de phosphate dans l’environnement. « En unissant nos efforts, nous pouvons transformer ces défis en opportunités, bénéficiant à la fois à l’industrie porcine et à notre précieux lac », a dit M. Fournier.

UNE PRODUCTION PRESQUE INEXISTANTE

En réaction, le directeur des relations publiques aux Éleveurs de porcs du Québec, Tristan Deslauriers, a mentionné au Courrier Frontenac avoir été surpris par l’interpellation de l’APGLSF au sujet de l’impact de la production sur le territoire. « Sur les 1200 kilomètres carrés qui entourent le bassin versant du Grand lac Saint-François, nous retrouvons entre huit et dix bâtiments porcins. La production dans ce secteur est presque inexistante. »

Il a ajouté que le président de l’association et l’un de ses collègues ont tout de même été rencontrés afin de discuter de la situation. « Ils avaient dans l’idée qu’il y avait beaucoup plus de productions porcines dans ce coin-là et ils se sont rendu compte qu’ils auraient peut-être dû cibler d’autres producteurs agricoles. Nous leur avons expliqué que tous nos producteurs au Québec doivent suivre un programme agroenvironnemental de fertilisation avant d’exploiter un bâtiment porcin et que cela est obligatoire. »

Enfin, M. Deslauriers a indiqué qu’un mécanisme de retrait volontaire est en cours. « Nous réduisons la production d’à peu près 9 % pour nous arrimer aux capacités d’abattage en réponse notamment à la baisse des achats par l’entreprise Olymel. »