Procès de Roger Demers : la juge rendra sa décision le 18 mars

Le procès de Roger Demers qui avait commencé en octobre s’est poursuivi le mardi 28 novembre au palais de justice de Thetford Mines avec la présentation d’un dernier témoin par la défense et les plaidoiries des deux parties. La juge Sarah-Julie Chicoine a pris la cause en délibéré et devrait rendre sa décision le 18 mars prochain.

Rappelons que l’homme d’affaires est accusé d’agression sexuelle à l’endroit d’une femme d’une trentaine d’années. Les gestes allégués seraient survenus entre 2014 et 2017. Il avait été arrêté en 2021 dans ce dossier. 

La journée a commencé par le témoignage de l’ex-conjoint de la présumée victime. Ce dernier est notamment venu raconter que la plaignante ne s’est jamais retrouvée seule en compagnie de l’accusé au cours de leurs rencontres où il était présent et qu’elle ne lui a jamais parlé de gestes que Roger Demers aurait commis envers elle. 

Lors de la plaidoirie de la défense, Me David Petranic a soulevé des doutes sur la fiabilité et la crédibilité de la présumée victime en ramenant des éléments qui n’ont pas été corroborés par d’autres témoignages ou qui divergeaient entre ses premières déclarations aux policiers et son témoignage au procès. Il a soutenu que le passage du temps ne devrait pas aider à préciser sa mémoire. Il a également remis en question la plausibilité des gestes allégués. Bien que Me Petranic ait admis que le témoignage de l’ex-conjoint était faible du côté de la chronologie, il a affirmé qu’il avait bien collaboré à l’enquête en répondant au meilleur de ses connaissances sans savoir qui était la victime au départ et qu’il était venu livrer des réponses franches lors du procès. Il ne pense pas que le contre-interrogatoire de la Couronne ait ébranlé la crédibilité et la fiabilité de Roger Demers. Il a aussi soulevé l’absence de preuves sur certains éléments. Me Petranic a demandé à la juge d’acquitter Roger Demers puisque d’après lui la poursuite n’a pas rempli son fardeau hors de tout doute raisonnable. 

L’avocate de la Couronne, Me Sarah Groleau Paré, a déclaré que le témoignage de l’ex-conjoint ne devrait pas être considéré par la juge. Selon elle, il est venu corroborer des éléments de la preuve de la défense qui ne se retrouvaient pas dans sa déclaration faite à la police en 2021. De plus, elle a mentionné que le témoignage de Roger Demers devait être écarté. Il présentait à son avis des enjeux de fiabilité et de crédibilité puisqu’il a ajusté ce qu’il a dit suivant ce qui avait été raconté au cours du procès et que certaines de ses réponses étaient évasives, alors que d’autres fois ses souvenirs étaient très précis. Elle a qualifié de très dure la façon dont la défense a rapporté le témoignage de la plaignante. Me Groleau Paré a soutenu que la présumée victime avait livré un récit candide et crédible. Elle a ajouté qu’il était normal qu’il y ait eu des divergences entre ses déclarations antérieures et son témoignage en raison des années écoulées, mais que celles-ci étaient très mineures. Son témoignage était d’après elle suffisamment fiable pour justifier une déclaration de culpabilité contre Roger Demers.