Les Filons D1 au sommet de la ligue de hockey collégial : une première dans l’histoire du programme

L’équipe des Filons du Cégep de Thetford a connu en 2023-2024 la meilleure saison de son histoire au sein de la ligue de hockey collégial masculin division 1, terminant au sommet pour la première fois grâce à sa fiche de 30 victoires en 36 matchs.

« C’est une belle carte de visite parce que ça démontre que nous avons un programme en santé. Il a été bâti avec les années. Je pense surtout à Alain Rajotte qui a parti le programme et mangé un peu le pain noir du début. Arriver 12 ans plus tard et avoir un premier championnat de saison, je pense que c’est plaisant pour le Cégep et les Filons », a affirmé l’entraîneur-chef Martin Bernard.

Ce dernier dirige la formation thetfordoise depuis 2019. À la fin de sa première saison à la barre de l’équipe, la pandémie frappait, mettant sur pause les activités sportives. Le recrutement des joueurs actuels s’est principalement fait durant cette période. « Ça fait trois ans que nous travaillons avec eux. La première année, nous avions terminé au troisième rang et celle d’après, en deuxième position. Il y a toujours eu une progression au cours de ces trois saisons. Nous avons un groupe vraiment soudé qui pousse dans le même sens. »

Parmi les joueurs qui en sont à leur troisième campagne, il y a notamment le meilleur marqueur de l’équipe cette saison avec 22 buts et 32 passes, Mathis Dufour. Ce dernier est aussi devenu le meilleur marqueur dans l’histoire du programme de hockey thetfordois avec 133 points en 103 matchs. « Au-delà des points et de ce qu’il peut faire sur la glace, c’est un jeune qui représente l’ADN des Filons. Il travaille fort, il est engagé et il veut constamment s’améliorer. Ses coéquipiers et lui vont laisser un bel héritage au prochain groupe de joueurs qui vont entrer », a souligné le pilote.

Martin Bernard possède une expérience de près de 25 années comme entraîneur dans le Midget AAA avec les Cantonniers de Magog et la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) avec les Tigres de Victoriaville, les Cataractes de Shawinigan et le Drakkar de Baie-Comeau. En 2019, le responsable des sports Alain Rajotte lui offrait de se joindre aux Filons. 

« Il m’a présenté le programme et ses valeurs. C’est quelque chose qui venait me rejoindre. Les gens avec lesquels tu travailles sont aussi importants. Avec l’entourage que j’ai ici, notamment Stéphane Fiset qui m’accompagne à temps plein, Alain et Anne-Marie Rousseau [directrice adjointe, responsable des affaires étudiantes, internationales et sportives], nous composons une belle équipe. Nous avons aussi deux bons entraîneurs avec la formation de division 2 et cela crée un environnement qui me plait énormément. »

L’arrivée de l’équipe de division 2 en 2021 a amené un esprit de collaboration à l’intérieur du personnel et au sein des joueurs. « C’est important d’avoir la même vision et de travailler main dans la main puisque nous voulons que les jeunes en D2 puissent passer en D1. Ralph Gagnon en est un bon exemple. Il était en division 2 l’an dernier, il a bien progressé et il est avec nous cette année. En plus, c’est un petit gars de Thetford », a indiqué celui qui a signé en 2023 un nouveau pacte de quatre ans avec les Filons, tout comme l’assistant-entraîneur Stéphane Fiset. 

RECRUTEMENT

Selon Martin Bernard, le nerf de la guerre au hockey collégial demeure le recrutement. Bien entendu, il faut d’abord que l’établissement puisse offrir le programme académique dans lequel les joueurs souhaitent étudier. L’entraîneur se félicite que la formation thetfordoise ait été en mesure d’attirer de bons joueurs et surtout de bons individus. 

« Nous avons des jeunes engagés qui veulent s’améliorer. Ils sont ici pour les bonnes raisons parce que ce sont des passionnés de hockey. Notre but est de recruter les joueurs qui vont correspondre à nos valeurs et notre identité d’équipe. C’est ce qui nous permet de créer une chimie et d’avancer ensemble. »

Évidemment, dans une ligue dont le bassin est le même pour chaque équipe, le recrutement représente un défi. Parmi les 13 programmes en division 1, celui du Cégep de Thetford se trouve dans l’un des plus petits milieux. « Nous misons beaucoup sur l’encadrement, autant au niveau sportif qu’académique. C’est un aspect important. Je pense que le fait que nous ayons un établissement où les enseignants sont près de nos joueurs représente un atout. Ils les connaissent par leurs prénoms et non par leur numéro de matricule. Des jeunes d’un peu partout au Québec viennent à Thetford et se joignent à la famille des Filons. Après leurs trois années, ils ne veulent plus repartir! Nous avons quelque chose de spécial. »

UN CIRCUIT EN PROGRESSION

Depuis 2019, Martin Bernard est un témoin privilégié de la progression du hockey collégial. « La vitesse du jeu augmente chaque saison. La ligue possède d’excellents entraîneurs, les équipes sont bien structurées et partout l’encadrement est super bon. Notre circuit est axé sur le sport-études et les joueurs sont sur la glace au quotidien. Cela fait en sorte que chaque match, tout le monde est bien préparé. Les équipes de la LHJMQ nous font confiance et n’ont pas peur de nous envoyer leurs espoirs. »

Les Filons ont notamment vu le gardien de but Philippe Bourdages se joindre au Drakkar de Baie-Comeau au début de la saison après deux années passées avec eux. Aux Fêtes, les Huskies de Rouyn-Noranda ont confié au programme thetfordois le défenseur de 17 ans Guillaume Fillion pour qu’il puisse y poursuivre sa saison alors que la formation de l’Abitibi a ajouté de l’expérience à son alignement. « C’est une belle marque de confiance. Ce sont deux exemples parmi tant d’autres qui démontrent que la collaboration entre la LHJMQ et le circuit collégial fonctionne. »

SÉRIES 2024

Après avoir obtenu un laissez-passer au premier tour, les Filons amorceront les séries ce vendredi. Les deux semaines de préparation auront servi selon Martin Bernard à bien préparer l’équipe, à prendre un peu de repos et à soigner quelques blessures avant la danse du printemps. Est-ce que ces deux semaines sans match peuvent représenter un piège pour l’équipe ayant terminé au premier rang?

« Ça peut être un couteau à double tranchant. En 2022, nous pensions que c’était un avantage et nous nous sommes peut-être moins bien préparés. Nous nous étions fait surprendre. Nous avons changé cela en 2023 et nous étions prêts à faire face au défi. Cette année, l’objectif était d’avoir deux bonnes semaines d’entrainement avec un niveau élevé afin d’être prêts lorsque le quart de finale commencera. »

L’équipe vise évidemment à confirmer ses succès dans les séries éliminatoires, mais pour Martin Bernard, c’est une toute nouvelle saison qui commence. « Nous savons que la route sera longue et que nous aurons de bons adversaires sur notre chemin. Ce sera à nous de jouer à notre manière et de ne pas changer ce que nous avons fait de bien », a-t-il conclu.