Saveurs d’Afrique à Thetford Mines

Une nouvelle épicerie a ouvert ses portes il y a quelques semaines au coin de la rue Notre-Dame Est et de la 9e Rue à Thetford Mines. AuGrenier offre une panoplie de produits alimentaires et cosmétiques provenant d’Afrique subsaharienne ainsi que du Maghreb.

Les trois propriétaires, Paulin François Wafo Kamga, Gladice Alida Makamno Talom et Josy Cressence Mawague Talom, souhaitaient proposer un éventail de marchandises ne se retrouvant pas à Thetford Mines. « L’idée de l’épicerie émane du besoin en produits alimentaires africains dans la région. Les gens devaient se déplacer à Montréal ou Québec pour les acheter », a expliqué Josy Talom en entretien avec le Courrier Frontenac.

Originaire du Cameroun, cette dernière demeure à Thetford Mines depuis trois ans. Elle est arrivée dans la région pour des études en dessin de bâtiment au Centre de formation professionnelle Le Tremplin et a travaillé pour deux entreprises locales. 

Afin de mettre sur pied son projet, elle a commencé par une étude de marché auprès de la clientèle cible. « Je suis allée à Montréal et j’ai ramené des produits pour en proposer à des gens autour de moi. Je me suis rendu compte qu’il y avait vraiment un besoin puisqu’après une semaine, je n’avais plus rien! Je me suis dit que c’était le bon moment pour ce projet. »

Au départ, les propriétaires visaient essentiellement les étudiants du Cégep de Thetford et du Tremplin, mais ils ont réalisé que le bassin de travailleurs était plus important qu’ils ne le pensaient.

Le commerce se ravitaille en produits frais, congelés et d’épicerie auprès de grossistes de Montréal, mais quelques items spécifiques proviennent directement du continent africain. Les gens peuvent notamment s’y procurer des graines de mil, de la farine, des feuilles et des fécules de manioc, de la farine de maïs, des feuilles d’oseille, de la poudre de baobab ainsi que plusieurs autres. 

BELLE RÉPONSE DE LA CLIENTÈLE

Jusqu’ici, les propriétaires sont bien heureux de la réponse de la clientèle. « Ce qui fait avant tout notre satisfaction, c’est de voir le sourire sur leurs visages quand ils rentrent et qu’ils découvrent les produits qu’ils passaient leur temps à devoir aller chercher ailleurs. Je crois que nous avions même sous-estimé à quel point ce manque était important », a souligné Josy. 

Ce besoin de retrouver le goût et les odeurs de chez soi est commun à toutes les communautés selon elle. « Malgré le fait qu’on y retrouve beaucoup de plats savoureux, un Québécois qui s’installe par exemple au Cameroun aura envie de retrouver le goût de chez lui à certains moments. C’est la même chose pour les personnes d’autres pays qui arrivent à Thetford. Nous avons toujours besoin de nous rappeler d’où nous venons et de retrouver notre identité, peu importe où nous sommes. C’est certain que nous aimons bien découvrir différents endroits, que ce soit la culture ou la cuisine, mais c’est plaisant de se rappeler la douceur des plats de chez soi. »

Depuis l’ouverture, plusieurs personnes n’étant pas d’origine africaine ont visité le commerce afin de découvrir l’offre. « Sur ce point, nous sommes agréablement surpris. Plusieurs citoyens viennent voir ce que nous proposons. Ils sont curieux, ils veulent essayer des recettes et ils demandent des conseils. Nous nous sommes aussi rendu compte qu’il y a d’autres communautés, comme les Sud-Américains qui sont très nombreux, ayant aussi ce besoin de retrouver des produits de chez elles. Nous voulons donc élargir notre offre afin de satisfaire plus de gens », a soutenu Josy Talom.

Enfin, les propriétaires comptent proposer d’autres services, comme un salon de coiffure de tresses africaines. Des séances de dégustation seront également organisées dans les prochains mois pour les personnes désirant découvrir les produits et la cuisine africaine.