Transport adapté : des répercussions pour la clientèle de l’Association Renaissance des Appalaches

Le nouveau plan de transport adapté présenté par la MRC des Appalaches, qui prévoit une réduction du nombre d’heures disponibles pour offrir le service, est loin de faire plaisir aux intervenants du milieu communautaire. Les changements à venir auront notamment un impact sur les services offerts par l’Association Renaissance des Appalaches, qui dessert une clientèle vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme.

« Nous n’y échapperons pas parce que 99 % de nos membres prennent le transport adapté pour participer à nos activités. La MRC veut mettre en place des blocs d’heures le matin, le midi et le soir. Est-ce que nous devrons embarquer tous nos gens en même temps? Cela demeure ambigu. Ce que je trouve désolant, c’est que si le transport arrête la fin de semaine, je ne peux plus offrir mes services », a mentionné au Courrier Frontenac la directrice de l’organisme, Jessika Lacombe.

L’Association Renaissance des Appalaches accueille chaque semaine entre 150 et 160 personnes. Plus de 60 % de sa clientèle demeure sur le territoire de Thetford Mines, tandis que le pourcentage restant provient des municipalités avoisinantes. Elle offre des activités en semaine, autant le jour que le soir, mais également un service de répit les samedis et dimanches. Le Kaffé’yé, situé au centre-ville, permet à ses membres d’y travailler en semaine, mais aussi les samedis.

« Est-ce que les gens qui demeurent en ville passeront en priorité et cela fera en sorte qu’il n’y aura plus de place pour ceux provenant des villages? Est-ce que je vais devoir adapter mes heures de service en fonction du transport? Ce sont les parents qui devront désormais venir porter leurs enfants la fin de semaine. »

D’après Mme Lacombe, plusieurs parents ont déjà exprimé leur mécontentement et leur frustration par rapport aux changements à venir. « Les appels ont commencé parce que plusieurs membres ne pourront plus se déplacer pour aller travailler. Nous sommes en train de brimer la vie des gens différents à cause d’un transport. »

Jessika Lacombe, qui porte également le chapeau de mairesse de Saint-Adrien-d’Irlande, trouve déplorable qu’une fois de plus, ce sont les petites municipalités qui doivent se débrouiller pour permettre aux gens ayant besoin d’un transport adapté de se déplacer en ville. « Je pense que le gouvernement a une part de responsabilité parce que ce service est primordial. Les besoins augmentent, mais pas le financement. Ça fait 16 ans que je suis mairesse et que l’on parle d’implanter un transport en commun. Je n’y crois pas. C’est difficile à mettre en place et c’est quasiment irréaliste dans notre MRC. »

Elle estime que tous ont intérêt à travailler ensemble afin de trouver au moins un bénévole par municipalité pour continuer à offrir le service. À son avis, les institutions telles que le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches et le Centre de services scolaire des Appalaches doivent prendre leurs responsabilités. « Le transport adapté est engorgé. Plusieurs membres vont à l’hôpital pour des rendez-vous ou encore fréquentent le Centre d’éducation des adultes l’Escale. Auparavant, ces organisations offraient ce type de service à leur clientèle. Depuis la pandémie, ce n’est plus le cas. Pourquoi ne reprennent-elles pas leurs tâches plutôt que de confier cela au transport adapté? »

À lire : Réduction du nombre d’heures pour le transport adapté dans la MRC des Appalaches