Trois ans de prison pour avoir impliqué son bébé dans ses relations sexuelles

Une femme d’une quarantaine d’années a écopé d’une peine de trois ans de pénitencier, le 10 novembre au palais de justice de Thetford Mines, pour avoir impliqué son bébé dans ses relations sexuelles avec le père de l’enfant. Les gestes se sont produits pendant une période d’environ un an et demi depuis sa naissance.

C’est la mère qui s’était rendue à la police afin de porter plainte pour fraude contre l’homme, rapportant ensuite les crimes de nature sexuelle et s’autodénonçant du même coup. Elle avait plaidé coupable en février dernier à des accusations de production et de distribution de pornographie juvénile, de contacts sexuels, d’incitation à des contacts sexuels et d’exhibitionnisme. 

Selon le Journal de Québec qui a obtenu une copie du résumé des faits, l’homme avait signifié sa volonté d’impliquer l’enfant dans les rapports du couple, exprimant être excité sexuellement par sa présence. Le tout avait commencé par des relations sexuelles alors que le bébé se trouvait dans la même pièce et pouvait les voir. Des contacts sexuels avaient par la suite eu lieu avec la jeune victime dans la douche et dans la chambre. L’accusée avait également envoyé des photos d’elle et de son bébé, tous les deux nus. Sur les images, le père avait demandé qu’elle place l’enfant pour qu’il lui touche les seins.

CRIMES « ASSEZ RÉPUGNANTS » ET D’UNE « GRAVITÉ IMMENSE »

La peine de détention de trois ans était une suggestion commune des avocats de la Couronne et de la défense. La juge Sarah-Julie Chicoine s’est rangée derrière leur suggestion. Elle a affirmé lors de sa décision qu’il s’agissait de crimes « assez répugnants » et d’une « gravité immense ». Elle a toutefois noté que l’accusée a pris la responsabilité de ses gestes en les dénonçant et que sans cela, peut-être que l’enfant serait toujours dans une situation d’abus aujourd’hui.

Certains éléments du rapport présentenciel ont été relatés. Selon le document, aucun problème de déviance sexuelle n’a été diagnostiqué à l’accusée, rendant le risque de récidive faible. On fait état de sa capacité d’introspection et de la thérapie qu’elle a suivie. Tout en n’étant pas une excuse, il est mentionné que le passage à l’acte a été commis dans des contextes de dépendance affective de l’accusée envers l’homme et de violence conjugale. 

L’accusée s’est adressée à la cour lors du prononcé de la sentence, affirmant qu’elle regrettait sincèrement tout ce qui est arrivé et que cela n’aurait jamais dû se produire. « Ce n’est pas excusable et je le reconnais entièrement. J’ai manqué de jugement. J’aurais dû le voir. Dans tout ce contexte-là, je ne l’ai pas vu, j’ai été aveuglée », a-t-elle dit.

En plus de sa peine de pénitencier, elle devra fournir un échantillon d’ADN et s’inscrire au Registre national des délinquants sexuels pour une période de 20 ans à sa sortie de prison. 

Le père doit revenir devant la cour en janvier pour la suite des procédures dans ses dossiers. Il est accusé de production et de possession de pornographie juvénile, de contacts sexuels, d’incitation à des contacts sexuels, d’entente ou d’arrangement pour commettre une infraction sexuelle à l’égard d’un enfant (deux chefs), d’action indécente ainsi que d’exhibitionnisme.

À noter que les deux accusés ne peuvent pas être nommés afin de protéger l’identité de l’enfant.