Une première année fort occupée pour l’équipe de l’Observatoire national de l’amiante

Les derniers mois ont été très occupés pour l’équipe œuvrant au sein du nouvel Observatoire national de l’amiante (ONA) situé au Cégep de Thetford. Plusieurs travaux ont été réalisés afin de mettre en place la structure organisationnelle et d’établir la programmation de recherche qui s’échelonnera jusqu’en 2027.

Créé en juin 2022 par le gouvernement du Québec, l’ONA a pour mandat d’éclairer et de fournir des recommandations aux décideurs par rapport aux meilleures actions à prendre en ce qui a trait à l’amiante et à la gestion des résidus miniers amiantés. L’objectif est de développer un savoir-faire qui aidera le Québec à mieux encadrer les futures activités en ce sens. Le but est aussi de rechercher des solutions aux enjeux liés à la présence d’amiante ainsi que d’harmoniser les lois et règlements. 

« Je suis arrivée en poste à titre de directrice générale en décembre 2022. La première année a été consacrée à la mise en place de l’Observatoire. Nous avons structuré l’équipe, les bureaux et les communications, puis nous nous sommes mis au travail », a mentionné Annie Rochette. 

Des comités consultatifs incluant des municipalités préoccupées par la présence d’amiante, des entreprises qui veulent valoriser les résidus miniers amiantés ainsi que des citoyens et des associations riveraines ont été mis en place.

« Nous avons également créé le comité scientifique. Nous sommes allés chercher 12 experts au Québec issus de divers domaines pour nous alimenter sur les données connues hors de tout doute, mais également pour nous accompagner et nous conseiller sur quoi nous devons vraiment travailler », a expliqué Mme Rochette.

Les enjeux qui ont été soulevés lors des différentes rencontres ont été regroupés afin d’établir la programmation de recherche, dont les travaux sont déjà amorcés. Celle-ci comprend quatre axes portant sur les impacts à la santé globale de la mobilisation de résidus miniers amiantés, l’émission et la dispersion de ceux-ci dans l’environnement, les pratiques en matière de gestion et de valorisation ainsi que sur le développement des communautés des régions amiantifères.

« Actuellement, nous avons peu d’information sur la situation dans nos régions, soit les MRC des Appalaches et des Sources. Nous avons des données sur ce qui se passe aux États-Unis, mais nous devons nous faire une tête parce que les projets de valorisation des résidus miniers amiantés vont se dérouler ici et nous ne voulons pas augmenter le risque, bien au contraire. Nous avons beaucoup de pain sur la planche. Le but ultime de cette démarche est le développement harmonieux de nos territoires », a spécifié la directrice générale.

L’ONA est financé à hauteur de 2 millions $ par année, soit 500 000 $ pour son fonctionnement et 1,5 million $ pour de la recherche. À ce jour, le gouvernement du Québec a confirmé un montant de 6 millions $. « Nous espérons que les promesses seront tenues et que les deux dernières années seront également financées », a dit Mme Rochette.

Notons qu’un colloque réunissant des chercheurs des domaines de la santé et de l’environnement, de même que des intervenants de divers milieux est prévu en 2024 afin qu’ils puissent échanger. Les participants travailleront notamment à tenter de trouver une façon de conjuguer la valorisation des résidus miniers amiantés avec l’aspect sécuritaire de la transformation et de la manipulation de ceux-ci.

La députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, a tenu à féliciter l’équipe de l’ONA d’avoir mis en place la structure et le programme des travaux aussi rapidement. « C’est une fierté d’avoir une telle institution dans la région, qui est, en plus, rattachée au Cégep de Thetford. Il s’agit d’une première au niveau collégial. Les résultats de leurs recherches nous permettront d’en apprendre davantage au sujet de l’amiante et auront, sans aucun doute, une incidence sur les politiques publiques de développement des communautés. »

Le directeur général du Cégep de Thetford, Robert Rousseau, s’est lui aussi dit fier que son établissement puisse contribuer au plan d’action gouvernemental sur les résidus miniers amiantés par la création et l’opération d’un observatoire de recherche. « C’est une autre façon pour nous de servir de levier de développement pour notre communauté et toute notre province à travers une programmation de recherche qui saura certainement faire avancer notre niveau de connaissances relativement aux résidus amiantés », a-t-il conclu.