Affaire UNIS : le ministre des Finances rembourse 41 000 $

Bill Morneau a restitué la somme de 41 000 $ à l’organisation UNIS au titre des dépenses de voyage qu’il a réalisées en Afrique.

Le chèque remis à l’organisation visait à rembourser les dépenses de voyage qu’elle a couvertes alors qu’il se rendait en Afrique en compagnie de sa famille, a-t-il indiqué.

Bill Morneau devait répondre aux questions des députés sur l’affaire UNIS (We Charity en anglais), et notamment les détails de l’entente que le gouvernement a passée avec cette organisation dans le cadre de la gestion d’un programme de bénévolat étudiant de plus de 900 millions $.

Selon le ministre, la famille Morneau a fait deux dons de 50 000 $ à UNIS, dont le second le mois dernier visait à contribuer à la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Il est reproché au ministre Morneau d’être impliqué dans le choix sans appel d’offres, une organisation ayant des liens étroits avec ses deux filles. En effet, elles ont été employées au sein de UNIS dans le cadre d’un certain nombre d’activités.

Conscient du fait qu’il aurait dû se récuser dans les discussions préalables, Bill Morneau a réitéré ses excuses devant le comité de la représentation nationale. Le contrat qui a finalement été annulé en raison des soupçons de manquements à l’éthique devait rapporter des dizaines de millions de dollars à l’organisation dite de bienfaisance.

Sous les tirs nourris de l’opposition

L’affaire UNIS a dominé les périodes des questions orales des députés depuis mardi à la Chambre des Communes.

« Est-ce que le premier ministre était au courant que le contrat allait à une organisation qui est une coquille vide et n’a aucune base ou historique de travail caritatif », s’est interrogé le chef sortant du Parti conservateur, Andrew Scheer. Plusieurs élus de l’opposition avaient, la veille, accusé Justin Trudeau d’être à la tête d’un gouvernement corrompu.

Le premier ministre s’est défendu d’avoir recruté l’organisation en signalant que « les détails de l’entente ont été déterminés au niveau de la fonction publique ». Il a également noté que des gouvernements précédents, dont celui de Stephen Harper, avaient collaboré avec UNIS.

Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a réitéré sa demande faite au premier ministre de passer le témoin à son adjoint le temps que la lumière soit faite sur cette affaire.

« Je ne voudrais pas que le député fasse des jugements sur l’espace mental dont je dispose », a riposté Justin Trudeau. Le premier ministre a récemment présenté des excuses aux Canadiens. Sa mère et son frère ont également eu des liens étroits, notamment des rémunérations, avec l’organisation UNIS.