Au moins 26 hommes massacrés en Papouasie-Nouvelle-Guinée

MELBOURNE, Australie — Au moins 53 hommes ont été massacrés lors d’une escalade majeure des violences tribales en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), ont rapporté lundi les médias australiens.

Une tribu, ses alliés et des mercenaires étaient en route pour attaquer une tribu voisine lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade, dimanche, dans la province d’Enga, dans les hautes terres isolées du Pacifique Sud, a déclaré le surintendant par intérim de la police royale de Papouasie-Nouvelle-Guinée, George Kakas, à l’Australian Broadcasting Corp (ABC).

M. Kakas a initialement déclaré que 53 étaient morts. Mais les forces de sécurité ont ensuite révisé le bilan à 26 morts, a rapporté ABC. Il n’était pas clair dans l’immédiat si certains des assaillants pouvaient figurer parmi les morts.

Les corps ont été récupérés sur le champ de bataille, sur les routes et au bord de la rivière, puis chargés dans des camions de police et emmenés à l’hôpital. Le surintendant Kakas a déclaré que les autorités comptaient toujours «ceux qui ont été abattus, blessés et se sont enfuis dans les buissons».

La police de la capitale, Port Moresby, n’a pas immédiatement répondu à la demande d’informations de l’Associated Press sur le massacre.

La sécurité intérieure, un défi croissant

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est une nation diversifiée et en développement de 10 millions d’habitants parlant 800 langues dans une partie stratégiquement importante du Pacifique Sud.

La sécurité intérieure est devenue un défi croissant pour son gouvernement, alors que la Chine, les États-Unis et l’Australie cherchent à resserrer leurs liens en matière de sécurité.

Le premier ministre australien, Anthony Albanese, a affirmé que son gouvernement était prêt à aider la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui est le voisin le plus proche de l’Australie et le plus grand bénéficiaire de l’aide étrangère australienne.

«Les nouvelles en provenance de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont très inquiétantes», a déclaré M. Albanese.

«Nous restons disponibles pour fournir tout le soutien possible, de manière pratique, bien sûr, pour aider nos amis en PNG», a-t-il ajouté.

M. Albanese a rappelé que l’Australie apportait déjà un «soutien considérable» à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et aidait à former les policiers du pays.

Les violences tribales dans la région d’Enga se sont intensifiées depuis les élections de 2022 qui ont maintenu l’administration du premier ministre James Marape au pouvoir. Les élections et les allégations de tricherie et d’anomalies de processus qui les accompagnent ont toujours déclenché des violences dans tout le pays.

Le gouverneur d’Enga, Peter Ipatas, a pointé que des avertissements avaient été émis selon lesquels des combats tribaux étaient sur le point d’éclater.

«D’un point de vue provincial, nous savions que ce combat allait avoir lieu et nous (avons alerté) les forces de sécurité la semaine dernière pour nous assurer qu’elles prennent les mesures appropriées pour éviter que cela ne se produise», a déclaré Ipatas à ABC.

Peter Ipatas a décrit la violence comme «un événement très, très triste pour nous dans la province» et comme «une mauvaise chose pour le pays».

Des dizaines de personnes sont mortes dans les combats tribaux dans la région d’Enga au cours de l’année écoulée.

Le journal «Port Moresby’s Post-Courier» a rapporté que les armes à feu de grande puissance utilisées lors des récents combats rendaient risquée l’entrée de la police sur les champs de bataille.

La police a fait remarquer qu’elle était assistée par l’armée pour protéger le grand public et les biens gouvernementaux.

L’avocat du gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Oliver Nobetau, s’attend à ce que davantage de vies soient perdues, en représailles au massacre.

«Il y a une grande inquiétude quant à la poursuite de cette situation. Les meurtres par vengeance ont tendance à être une chose normale qui peut arriver», s’est désolé M. Nobetau, qui est temporairement affecté au groupe de réflexion sur la politique internationale du Lowy Institute, basé à Sydney. «La violence tribale est quelque chose de courant, mais jamais à cette échelle», a-t-il ajouté.

La police disposait de ressources limitées pour faire face à une telle violence à «une échelle massive», a souligné M. Nobetau.

«La violence tribale est répandue et le gouvernement, avec ses ressources limitées, tentera de déployer la police partout où il le peut pour tenter de réduire les problèmes de sécurité», a-t-il déclaré.