Des groupes dénoncent une situation «inimaginable» à Gaza

Des groupes d’aide qui ont visité un hôpital bondé de Gaza ont décrit une situation «inimaginable» dans laquelle de grandes plaies ouvertes n’ont pas été traitées.

Une équipe médicale d’urgence organisée par trois groupes d’aide a passé deux semaines à pratiquer des opérations chirurgicales et à prodiguer d’autres soins à l’hôpital européen de Gaza, près de Khan Younis. La ville méridionale est le théâtre de violents combats entre les forces israéliennes et les militants palestiniens depuis le début de l’année.

Dans une déclaration publiée lundi, l’équipe a indiqué que le personnel soignant avait été contraint d’évacuer l’hôpital ou n’avait pas pu y accéder. Les restrictions imposées par Israël ont entraîné une pénurie de fournitures médicales, notamment de gaze, de plaques et de vis utilisées pour stabiliser les os cassés.

Les chirurgiens en visite «ont fait état d’importantes plaies ouvertes infectées sur les patients et ont dû leur administrer des produits nutritionnels d’urgence car le manque de nourriture mettait en péril le traitement des patients».

Les responsables de l’aide internationale affirment que l’ensemble de la population de la bande de Gaza ― 2,3 millions de personnes ― souffre d’insécurité alimentaire et que la famine est imminente dans le nord du pays, durement touché.

Frappes à Rafah

Les autorités sanitaires palestiniennes affirment que les frappes israéliennes ont tué au moins 30 Palestiniens dans la ville méridionale de Rafah au cours des dernières 24 heures.

L’hôpital Abou Youssef al-Najjar, qui a reçu les corps, a déclaré lundi que dix enfants et onze femmes figuraient parmi les victimes.

Israël a promis d’étendre son offensive terrestre à Rafah, qui abrite actuellement quelque 1,4 million de personnes, soit plus de la moitié de la population de Gaza. La plupart d’entre eux ont fui les combats qui se déroulaient ailleurs.

Israël a ordonné aux Palestiniens de se déplacer vers le sud au cours des premiers mois de la guerre, mais il a continué à mener des frappes dans toutes les parties du territoire, y compris à Rafah.

Les États-Unis, le plus proche allié d’Israël, ont exhorté ce dernier à ne pas lancer d’opération d’envergure à Rafah, mettant en garde contre une catastrophe humanitaire. Israël affirme qu’il ne peut vaincre le Hamas sans entrer dans Rafah, où le groupe dispose, selon lui, de quatre bataillons composés de milliers de combattants.

Plus de 32 000 personnes ont été tuées dans le territoire et plus de 74 000 ont été blessées, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans ses décomptes. Il précise que les femmes et les enfants représentent les deux tiers des morts. 

Quelque 1200 personnes ont été tuées le 7 octobre lorsque des militants palestiniens ont lancé une attaque surprise depuis Gaza, déclenchant la guerre, et ont enlevé 250 autres personnes. Le Hamas détiendrait toujours une centaine d’Israéliens en otage, ainsi que les dépouilles de trente autres personnes.