Enrichissement illicite: perquisition chez la présidente du Pérou, Dina Boluarte

La résidence de la présidente du Pérou a fait l’objet d’une perquisition autorisée par la justice à la demande du bureau du procureur général.

Des images télévisées ont montré vendredi soir des agents du gouvernement d’une équipe d’enquête pénétrant dans la résidence de la présidente du pays avec un marteau.

Dina Boluarte fait l’objet d’une enquête préliminaire pour possession d’une collection non divulguée de montres de luxe depuis juillet 2021, d’abord comme vice-présidente et ministre de l’Inclusion sociale, puis en tant que présidente en décembre 2022.

Au départ, elle a revendiqué la propriété d’au moins une montre Rolex comme possession de longue date acquise grâce à des «gains personnels» depuis l’âge de 18 ans, exhortant les médias à ne pas se pencher sur des questions personnelles.

Plus tôt cette semaine, le procureur général Juan Villena a critiqué la demande de la présidente Boluarte de retarder sa comparution, soulignant son obligation de coopérer à l’enquête.

Les troubles politiques n’ont rien de nouveau au Pérou, qui a eu six présidents au pouvoir au cours des cinq dernières années. Plusieurs voient les récentes déclarations de Mme Boluarte comme étant contradictoires à son engagement antérieur de parler avec franchise, exacerbant une crise politique découlant de sa propriété inexpliquée des montres luxueuses en question.

Le procureur général a souligné l’obligation de la présidente de rendre rapidement trois montres Rolex à des fins d’enquête, lançant une mise en garde contre leur disparition ou leur destruction.

Boluarte, une avocate de formation âgée de 61 ans, est passée de son poste de fonctionnaire de district à vice-présidente sous l’administration du président Pedro Castillo en juillet 2021. Elle lui a succédé à la présidence en décembre 2022 après la destitution de Castillo qui avait tenté de dissoudre le Congrès et de gouverner par décret.

Au moins 49 personnes ont été tuées lors des manifestations qui ont suivi.

Les critiques accusent le gouvernement de Boluarte de prendre un penchant de plus en plus autoritaire alors qu’il repousse les demandes d’élections anticipées et travaille avec des membres du Congrès sur des lois qui menacent de saper l’indépendance du système judiciaire péruvien.