Neuf arrestations en lien avec l’attaque dans une salle de concert à Moscou

MOSCOU — Neuf personnes ont été arrêtées par les services de sécurité de l’État du Tadjikistan pour contact présumé avec les auteurs de l’attaque meurtrière perpétrée la semaine dernière dans une salle de concert en banlieue de Moscou, selon l’agence de presse officielle russe RIA Novosti.

«Neuf habitants du district de Vakhdat ont été arrêtés pour contact avec les auteurs de l’attaque terroriste contre le Crocus City Hall le 22 mars», a rapporté vendredi l’agence.

Elle citait des informations provenant d’une source anonyme des services spéciaux du Tadjikistan, selon laquelle les forces de sécurité russes étaient également impliquées dans l’opération visant à arrêter les suspects. Vakhdat se trouve à l’est de la capitale tadjike, Douchanbé.

Les personnes arrêtées sont également soupçonnées d’avoir des liens avec le groupe État islamique, d’après RIA Novosti.

L’attaque de la semaine dernière a été commise par des hommes armés et a fait 144 morts.

Un tribunal de Moscou a également décidé vendredi qu’un autre suspect — Lutfulloi Nazrimad — devait être maintenu en détention jusqu’au 22 mai au moins, dans l’attente d’une enquête et d’un procès.

Le site d’information russe indépendant Mediazona a cité Nazrimad qui aurait déclaré devant le tribunal qu’il était né au Tadjikistan.

Nazrimad est le neuvième suspect à comparaître devant le tribunal.

Les autorités russes avaient précédemment indiqué que 11 suspects avaient été arrêtés, dont quatre soupçonnés d’avoir perpétré l’attaque.

Ces quatre personnes, identifiées comme des ressortissants tadjiks, ont comparu dimanche devant un tribunal de Moscou pour terrorisme et montraient des signes de passages à tabac sévères. L’un d’entre eux semblait à peine conscient lors de l’audience.

Le comité d’enquête russe a en outre déclaré jeudi avoir arrêté un autre suspect lié à l’attaque contre le Crocus City Hall, soupçonné d’être impliqué dans le financement de l’attaque. Il n’a pas donné plus de détails sur l’identité du suspect ni sur ses actes présumés.

Une faction du groupe État islamique a revendiqué la responsabilité du massacre. Cependant, les responsables russes, dont le président Vladimir Poutine, ont constamment affirmé, sans présenter de preuves, que l’Ukraine et l’Occident avaient joué un rôle dans l’attaque.

Le comité d’enquête a indiqué dans une déclaration avoir «confirmé les données selon lesquelles les auteurs de l’attaque terroriste ont reçu d’Ukraine d’importantes sommes d’argent et de cryptomonnaie, qui ont été utilisées pour préparer le crime».

L’Ukraine nie toute implication et ses responsables affirment que Moscou utilise ces allégations comme prétexte pour intensifier ses combats en Ukraine.

Le bilan des victimes de l’attaque continue de s’alourdir, le nombre de morts s’élevant à 144 vendredi lorsqu’une victime grièvement blessée est décédée dans un hôpital, selon le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Murachko.