François Legault offre à la famille de Jean-Pierre Ferland des funérailles nationales

MONTRÉAL — François Legault a rendu un vibrant hommage à Jean-Pierre Ferland dimanche, au lendemain de son décès, de causes naturelles, à l’âge de 89 ans.

Le premier ministre du Québec a annoncé en point de presse à Montréal qu’il proposera des funérailles nationales à la famille de l’auteur-compositeur-interprète. 

«On va entrer en contact avec sa famille. Si elle le souhaite, on va organiser des funérailles nationales», a affirmé M. Legault après avoir offert ses condoléances à la conjointe du défunt artiste, Julie Anne Saumur, à ses enfants, Julie et Bruno, ainsi qu’à toute sa famille et ses proches. 

Visiblement ému devant les médias, il a dit avoir été touché par la vague d’amour qui a déferlé sur la province dans les dernières heures. «C’est très émouvant de voir tous les hommages qui lui sont rendus depuis hier. On dirait que tous les Québécois ont le goût de lui dire : « Une chance qu’on t’a ».»

M. Legault est lui-même un des admirateurs de la première heure de l’œuvre de Jean-Pierre Ferland, qu’il a qualifié d’«un des grands bâtisseurs de la chanson québécoise».

«Quand j’étais jeune, j’ai eu la chance de vivre dans le moment présent l’album « Jaune ». Je l’ai écouté en boucle parce que toutes les chansons étaient bonnes. C’était extraordinaire. C’était aussi bon que les Beatles, mais c’était en français, c’était québécois, c’était nous autres.»

Il a d’ailleurs cité le plus grand succès de cet album, «Le petit roi». «Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas chanter, mais juste rappeler quelques paroles : « Dans mon âme et dedans ma tête, il y avait autrefois un petit roi. Hé, boule de gomme, serais-tu devenu un homme? » Je dis ça et j’ai des frissons. On a entendu ces paroles-là et ça nous disait quelque chose un ado qui devient un homme.»

M. Legault a évoqué trois autres œuvres marquantes de son répertoire.  

«Plus récemment, il y a la chanson « Une chance qu’on s’a », qui est devenue un classique. Les paroles qui me touchent spécialement sont quand il dit : « Je ne suis pas très grand, pas très fort, mais que personne vienne te faire de la peine sans d’abord me passer sur le corps ». C’est un message d’amour tellement fort. Faut dire que Jean-Pierre Ferland savait parler aux femmes. 

«Est-ce qu’il y a une plus belle déclaration d’amour que la chanson « T’es belle »? Il est aussi l’auteur de la chanson « Un peu plus haut, un peu plus loin », que Ginette Reno a faite de façon magistrale sur le mont Royal. J’étais là. J’étais là aussi pour les cinq grands. Il nous a fait vivre des moments d’émotions intenses», a-t-il déclaré en référence au spectacle 1 fois 5, qui a réuni cinq monuments de la culture québécoise (Ferland, Robert Charlebois, Gilles Vigneault, Claude Léveillée, Yvon Deschamps) sur la même scène à Québec et à Montréal, respectivement les 23 et 24 juin 1976, dans le cadre des festivités de la Saint-Jean-Baptiste.   

Le premier ministre a aussi rappelé qu’il s’était servi d’une des chansons du répertoire de Jean-Pierre Ferland pour inciter les Québécois à rester chez eux pendant la pandémie de COVID-19. 

«Pendant le pire de la pandémie, j’avais utilisé une de ses chansons en disant : « Envoye à maison, ce n’est pas le temps d’aller contaminer les autres ». Il avait repris lui-même ce message-là devant les caméras.» 

«Merci pour tout»

M. Legault a aussi insisté sur la portée identitaire de son œuvre.

«C’était un fier Québécois. Il est allé chanter en France, mais il a écrit : « Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez nous ». Chez nous, c’était ici, au Québec.» 

Celui qui est aussi député de L’Assomption a également vanté les qualités humaines du chanteur de charme. «Jean-Pierre Ferland, c’était aussi la bonté et la générosité. C’était un homme tellement sympathique.»

«Même si Jean-Pierre Ferland nous a quittés, son œuvre va rester pour toujours dans nos mémoires. Monsieur Ferland, au nom de la nation québécoise, adieu et merci pour tout», a-t-il dit pour conclure son allocution.  

Jean-Pierre Ferland était hospitalisé depuis le 14 février dernier au CHSLD Desy, à Saint-Gabriel-de-Brandon, dans la région de Lanaudière. C’est à cet endroit qu’il a rendu l’âme, samedi.