Ontario: deux policiers sont morts dans une fusillade au nord de Toronto

INNISFIL, Ont. — Un policier qui travaillait avec des équipes de sensibilisation et de santé mentale et un vétéran qui était négociateur dans les situations de crise ont été identifiés mercredi comme les deux policiers morts après une fusillade en Ontario.

Le Service de police de Simcoe Sud a déclaré que la fusillade avait éclaté dans une résidence d’Innisfil, près de Barrie, juste avant 20 h mardi soir. Les deux policiers répondaient à un appel pour tapage.

La police a dévoilé mercredi après-midi l’identité des deux policiers tués: il s’agit de Devon Northrup, âgé de 33 ans, et de Morgan Russell, âgé de 54 ans. L’agent Northrup était membre du Service de police de Simcoe Sud depuis six ans, l’agent Russell depuis 33 ans. 

«C’est personnel pour moi: je suis allé à l’école de police avec Morgan il y a 33 ans», a déclaré le chef par intérim du Service de police de Simcoe Sud, John Van Dyke, lors d’une conférence de presse mercredi après-midi. «C’est une période déchirante pour notre service de police, les familles touchées, notre personnel des services d’urgence et nos communautés.»

L’Unité des enquêtes spéciales (UES) en Ontario a précisé que les deux policiers avaient échangé des coups de feu avec un homme dans une résidence. L’homme de 23 ans est décédé sur les lieux, a indiqué l’UES.

La porte-parole de l’UES, Kristy Denette, a déclaré que la police avait été appelée par des membres de la famille et que l’homme de 23 ans vivait à cette adresse. L’UES a déclaré mercredi que l’homme avait un fusil semi-automatique.

L’UES a déclaré qu’elle n’identifiait pas cet homme puisque sa famille n’avait pas consenti à la divulgation de l’information. Une autopsie sera pratiquée vendredi.

Selon la police, les deux policiers ont été transportés dans un hôpital voisin, où l’agent Northrup est décédé. L’agent Russell est mort plus tard, après avoir été transporté par voie aérienne, dans un état critique, vers un centre de traumatologie de Toronto.

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a dit qu’il avait eu le «cœur brisé» en apprenant la nouvelle. «Nous prions pour les familles des policiers et tous les policiers qui risquent leur vie pour protéger nos communautés», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Dans un message publié sur Twitter, le premier ministre Justin Trudeau a offert ses condoléances aux policiers de Simcoe Sud, aux proches des policiers tués et à toute la communauté d’Innisfil. Il a déclaré plus tard mercredi matin que le gouvernement libéral fédéral s’efforçait de renforcer le contrôle des armes à feu, soulignant notamment l’interdiction des armes d’assaut et le gel de l’achat d’armes de poing, parmi les plus récentes mesures.

L’Association des chefs de police de l’Ontario s’est dite dévastée de la mort de deux policiers. «Notre chagrin s’approfondit», a écrit l’association sur Twitter.

L’UES indique qu’elle a affecté six enquêteurs et trois spécialistes des sciences judiciaires à ce dossier. L’agence est appelée à enquêter sur la conduite de policiers «qui pourrait avoir entraîné un décès, une blessure grave, une agression sexuelle ou la décharge d’une arme à feu contre une personne».

Une escorte policière a traversé le centre-ville de Toronto mercredi matin jusqu’au bureau du coroner, où des policiers avaient commencé à se rassembler plus tôt dans la journée après la mort du premier agent. On pouvait voir les premiers intervenants saluer le cortège, depuis les viaducs, alors qu’il traversait la ville.

Il s’agit de la deuxième fusillade mortelle pour un policier ontarien en un mois. Le policier torontois Andrew Hong a été tué le 12 septembre pendant sa pause dans un Tim Hortons à Mississauga.