Hommage à Janine Simard

Je me souviens encore des premières fois où tu venais à la maison le soir et où tu parlais de poèmes et de chansons, assise à la table de cuisine. Dans ma tête de petite fille, c’était impossible que tu sois la tante de mon papa puisque tu étais à peine plus vieille que lui et c’était bizarre de penser que c’est toi qui écrivais, chaque mois, un texte dans la Revue Sainte Anne que je feuilletais chez grand-maman Lina.

Au fil des années, tu as vu tes frères et sœurs s’éteindre les uns après les autres alors que la poésie continuait de vivre en toi au fil des saisons. Le 2 mars dernier, tu es allée les rejoindre tous, incluant ta mère et ton père à qui tu dois ta passion de l’écriture et de la nature.

En ton hommage, je me permets de reproduire ici ces quelques vers tirés de ton recueil «Avec mon cœur dedans…» publié en 1978, avant ma naissance, parce que ces lignes me sont toujours restées en tête depuis que je les ai lues à l’adolescence et parce que c’est à toi que je vais penser en continuant à écrire tous les jours de ma vie.

Tandis que mai déjà s’enroulant dans ses voiles,

S’éclatait tendrement en floraison d’étoiles;

Ne se contenant plus, une rose soudain,

S’effeuilla toute en pleurs sur l’ambre de vos mains.

Bon repos, matante Janine
Marie Josée Turgeon