Ajoutez Eddie Hearn à la liste des promoteurs entichés de l’Arabie saoudite

QUÉBEC — Eddie Hearn, président de Matchroom Boxing, fait partie de la longue liste de promoteurs de boxe qui voient d’un bon oeil l’arrivée de l’Arabie saoudite sur l’échiquier mondial.

«Plusieurs personnes nous demandent si nous sentons que l’arrivée de l’Arabie saoudite fait en sorte qu’on nous enlève la boxe en Angleterre ou en Amérique du Nord. Mais nous vivons sur la même planète. Il n’y a pas de règle qui dit que la boxe ne doit être disputée qu’en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou au Canada», a indiqué cette semaine le Britannique en marge du combat d’unification des mi-lourds entre Artur Beterbiev et son protégé Callum Smith.

«C’est bien d’avoir 9000 personnes ce week-end, ou d’avoir 90 000 personnes au Wembley Stadium, mais c’est aussi bien de développer de nouveaux marchés, a-t-il ajouté. En l’espace de cinq mois, nous avons eu les combats Fury-Ngannou, Joshua-Wallin, Wilder-Parker et cette énorme carte du 23 décembre. Nous avons eu Fury contre Usyk et on pourrait bien avoir Bivol contre Smith ou Beterbiev. Tout cela en cinq mois seulement.»

Des propos qui rejoignent ceux qu’avait tenus Camille Estephan, président d’Eye of the Tiger Management, à La Presse Canadienne en octobre dernier.

«Ça bénéficie à toute l’équipe. Non seulement au niveau de la visibilité, mais financièrement, les boxeurs et nous sommes bien payés, avait-il dit. (…) On compte réinvestir ces sommes pour s’assurer qu’on continue à bâtir l’écurie.»

Hearn estime que l’arrivée de l’Arabie saoudite sur l’échiquier mondial de la boxe ne devrait pas empêcher des galas d’importance d’être organisés dans des marchés «traditionnels».

«Partout où il y a de l’argent et des promoteurs agressifs, les sports y seront attirés, a-t-il dit, citant les exemples du tennis et du golf. Ce qu’on doit faire, c’est de continuer de faire de gros combats en Grande-Bretagne ou en Amérique, mais on ne peut fermer la porte à ces nouveaux marchés.

«Comme promoteur, j’ai aussi un devoir envers mes boxeurs. Quand je présente un combat à un boxeur et que je lui dis qu’on pourrait faire X montant ici, ou trois fois plus en Arabie saoudite, il ne se rappellera plus qu’il pourrait se battre devant plus de gens dans un stade. Les opportunités pour les boxeurs sont importantes, comme les opportunités pour le sport.

«Prenez Beterbiev-Bivol. Ça pourrait se régler en un claquement de doigt en Arabie saoudite. Il n’y aurait pas des mois de négociations; ça se réglerait en cinq minutes car l’argent est là. (…) On ne peut pas se soucier seulement des 10 000 personnes qui peuvent venir à l’aréna, mais aussi des millions d’amateurs à travers la planète.»

Le vainqueur du duel entre Beterbiev (19-10, 19 K.-O.), champion l’International Boxing Federation (IBF), du World Boxing Council (WBC) et de la World Boxing Organization (WBO) des mi-lourds, et Callum Smith (29-1, 21 K.-O.) pourrait bien pourvoir affronter Dmitry Bivol, champion de la World Boxing Association (WBA) dans un énorme combat d’unification, en Arabie saoudite plus tard cette année.