Dubreuil gagne la Coupe du monde sur 500 mètres en patinage de vitesse longue piste

À l’impossible, nul n’est tenu, dit le proverbe. Laurent Dubreuil ne le connaît sans doute pas.

Dans un contexte inouï, après avoir contracté la COVID-19 il y a un peu plus d’une semaine, ce qui l’a cloué en Norvège jusqu’à samedi, Dubreuil a trouvé le moyen et l’énergie pour être sacré champion sur 500 mètres à la Coupe du monde de patinage de vitesse sur longue piste, présentée dimanche à Heerenveen, aux Pays-Bas.

Lors de la deuxième épreuve du week-end sur cette distance, l’athlète de Lévis a terminé en quatrième place grâce à un temps de 34,636 secondes, seulement deux millièmes de seconde derrière le Japonais Wataru Morishige.

Samedi, quelques heures après être monté à bord d’un vol vers les Pays-Bas, Dubreuil avait conforté sa position au sommet du classement général avec une inimaginable deuxième place, en 34,53 secondes.

Malgré les victoires du Japonais Tatsuya Shinhama aux 500 mètres, samedi et dimanche, Dubreuil a mérité ce premier titre en carrière en Coupe du monde grâce à une récolte de 614 points au classement global, 28 de plus que Shinhama.

«De pouvoir défendre ma première place et de gagner le cumulatif alors que toute la semaine, j’étais dans l’incertitude à savoir si j’allais même pouvoir avoir le droit de patiner, c’est vraiment une semaine spéciale dont je vais me souvenir», a affirmé Dubreuil en visioconférence, dimanche après-midi.

Pour réaliser ces deux performances ce week-end, Dubreuil a dû s’aventurer dans un monde qui lui était totalement inconnu. Et ce n’est pas autant le virus de la COVID-19 comme tel qui l’a laissé avec les symptômes d’un rhume, a-t-il décrit, qui en est la cause.

«J’ai passé la veille des courses à me promener dans Oslo pour essayer d’avoir un (test) PCR satisfaisant, moi qui, généralement, essaie de marcher le moins possible la veille d’une course pour garder mes jambes reposées. Je n’ai pas patiné de la semaine, je ne me suis pas entraîné de la semaine non plus parce que je voulais laisser à mon corps toutes ses énergies pour récupérer de la COVID pour, je l’espérais, patiner en fin de semaine», a-t-il d’abord décrit.

«Dans l’immédiat, je n’avais pas besoin de m’entraîner; j’avais besoin de ‘pogner’ le 30 de valeur CT sur un test PCR. Et j’avais peur qu’en m’entraînant, j’affaiblisse mon corps et que je récupère moins vite de la maladie», a-t-il aussi expliqué.

Une fois qu’il a reçu le résultat espéré et une fois arrivé aux Pays-Bas, Dubreuil a pu retrouver un entourage un peu plus familier et sécurisant.

Il a notamment pu revoir son épouse Andréanne et sa fille Rose, âgée de deux ans et demi. Elles étaient arrivées aux Pays-Bas au début de la semaine alors que Dubreuil se trouvait encore en Norvège.

Samedi, une tendre photo de Rose dans les bras de son paternel sur la piste a fait le tour des réseaux sociaux. Rose n’avait pas vu Dubreuil en personne depuis que celui-ci avait quitté pour Pékin le 26 janvier dernier.

«Je pense que c’est une bonne partie d’adrénaline qui m’a permis de bien patiner, une bonne partie aussi d’avoir la foule là, puis Rose et Andréanne là, également», a déclaré Dubreuil, selon qui un public comme celui qui était présent en fin de semaine aux Pays-Bas crée une ambiance «magique, survoltante».

Dubreuil n’était pas trop déçu d’avoir raté le podium dimanche, car ses visées étaient ailleurs.

«Des médailles en Coupes du monde individuelles comme j’ai eu hier, j’en ai 24 dans ma carrière. Mais gagner le total de l’année, je n’avais jamais fait ça. Une médaille de plus ou moins, ce n’était pas l’objectif aujourd’hui. Le seul scénario où je ne gagnais pas le cumulatif aujourd’hui, c’est en tombant ou en étant disqualifié», a-t-il noté.

«En faisant une course peut-être à 98 ou 99 pour cent d’intensité, le petit pour cent que je me suis gardé en réserve, peut-être que ça m’a coûté la médaille d’argent. Ça se peut très bien. Mais peut-être aussi que c’est ça qui a fait que je ne suis pas tombé dans mon deuxième virage et que j’ai gagné le total. Je pense que c’était la sage décision. Gagner le cumulatif ou pas le gagner, oui, c’est quand même gros à mes yeux.»

Blondin et Howe deuxièmes

Deux autres Canadiens sont venus près d’imiter Dubreuil, mais ont dû se contenter de la deuxième place au classement cumulatif de leur discipline respective.

Quatrième à l’épreuve de départ groupé de dimanche, Ivanie Blondin a complété la saison avec un total de 578 points, 24 derrière la championne, l’Italienne Francesca Lollobrigida.

Blondin a par ailleurs terminé en 11e place lors de l’épreuve de dimanche sur 3000 mètres en 4:06,837.

Lors de la course en départ groupé, Valérie Maltais s’est classée septième, en 9:03,600, et cinquième au classement général. Maltais a aussi terminé en septième place lors des épreuves sur 3000 mètres (4:03,184) et sur 1000 mètres (1:16,752), dimanche.

Maltais et Blondin ont complété la saison au septième rang du classement cumulatif sur les distances de 3000 et 5000 mètres avec des totaux identiques de 199 points.

Chez les hommes, l’Albertain Connor Howe a conclu la saison de la Coupe du monde en deuxième place au 1500 mètres avec un grand total de 256 points, 24 de moins que l’Américain Joey Mantia.

Dimanche, Howe a complété la course en troisième place avec un temps de 1:44,393.