Le jeu défensif de Nick Suzuki, et de son trio, fait jaser

BROSSARD, Qc — Depuis que Juraj Slafkovsky a été réuni à Cole Caufield et Nick Suzuki, le trio se classe parmi les meilleurs de la LNH selon certaines statistiques avancées.

L’unité parvient notamment à générer plus de chances de marquer qu’elle n’en accorde. Et ses succès ont même mené un chroniqueur de The Athletic à récemment classer Suzuki comme meilleur attaquant dans son territoire depuis le début de la campagne.

«Une part de ça est probablement liée au fait que l’ensemble de l’équipe joue mieux, a dit Suzuki, humble. Je joue aussi avec de bons joueurs. Mais oui, je me concentre sur mon jeu défensif en sachant que ça va mener à plus de temps en attaque. Je pense aussi que je connais mieux mes adversaires et que je sais à quoi m’attendre de leur part.»

L’entraîneur-chef Martin St-Louis a également noté que l’excellence défensive pouvait mener à une meilleure production offensive. Il a aussi affirmé que l’engagement de son capitaine à bien faire dans son territoire avait un impact sur le reste de l’équipe.

«Il comprend que son jeu défensif a un effet domino, mais nous demandons à tous nos joueurs de jouer sur 200 pieds», a souligné St-Louis. 

«Quand ‘Suzy’ fait le travail, ça convainc ses coéquipiers de le faire aussi», a-t-il ajouté.

Les chiffres traditionnels confirment que le travail défensif de Suzuki contribue à sa production offensive. Après 39 matchs cette saison, l’Ontarien âgé de 24 ans a récolté 34 points. S’il maintient ce rythme, il battra sa marque personnelle de 66 points, établie la saison dernière.

St-Louis a également noté que Suzuki excellait malgré le fait qu’il jouait souvent contre les meilleurs éléments adverses.

Selon le site moneypuck.com, le trio de Suzuki se classait au 18e rang de la LNH pour le pourcentage de buts attendus parmi ceux qui ont joué au moins 100 minutes ensemble, avec un rendement de 59,6%.

St-Louis a souvent affirmé qu’il ne pouvait pas apprendre à un joueur comme Caufield comment marquer, puisque c’est quelque chose de naturel pour lui. Il ajoutait cependant qu’il pouvait l’aider à devenir un joueur plus complet.

Le fait qu’un trio incluant Caufield et Slafkovsky, qui n’est âgé que de 19 ans, soit l’un des meilleurs du circuit pour le travail dans son territoire peut donc étonner.

Les deux ailiers ont cependant des qualités qui aident les défenseurs dans les sorties de zone.

«Le travail des ailiers n’est pas facile dans la LNH de nos jours parce que les défenseurs vont presque toujours s’avancer le long de la rampe pour mettre de la pression, a mentionné Suzuki. Leur rôle est donc important pour sortir la rondelle de la zone et je pense qu’ils le font bien.

«Évidemment, Cole sera moins impliqué physiquement que ‘Slaf’, mais il sait comment être rapide avec son bâton et je pense qu’il s’améliore d’année en année, a-t-il ajouté. Et de son côté, ‘Slaf’ commence à comprendre comment utiliser son physique imposant pour protéger la rondelle. Les deux s’y prennent donc différemment, mais sont en mesure de faire le travail.»

Le défenseur Mike Matheson a aussi louangé le travail de Caufield et Slafkovsky, tout en rappelant l’importance de Suzuki au sein du groupe.

«Je pense que le fait qu’ils aient Nick au centre les aide beaucoup, a-t-il dit. Mais en tant que défenseur, ça donne confiance de savoir que si vous faites la passe, les joueurs vont être en mesure de réussir la sortie de zone la plupart du temps.

«Et je pense que Nick a raison en disant que l’ensemble du groupe est de plus en plus à l’aise avec notre système, a ajouté Matheson. Nous savons où nos coéquipiers vont se retrouver sur la glace. Il y a une combinaison entre tous ces éléments. Mais Nick demeure un joueur très spécial qui continue de progresser.»

Suzuki a souvent dit qu’il comptait Patrice Bergeron parmi ses modèles. Si son nom commence à se retrouver dans les discussions pour le trophée Selke, ce sera un signe qu’il se rapproche peut-être du niveau de Bergeron, qui a remporté six fois ce trophée, remis à un attaquant pour son brio défensif, durant sa prestigieuse carrière.