Les Anglaises pourront-elles ramener le trophée dans le lieu de naissance du sport?

SYDNEY, Australie — Le cri de ralliement «il rentre à la maison» n’est plus qu’à une victoire de devenir réalité, tout comme la disette de 57 ans de l’Angleterre sur la scène internationale du soccer.

Dimanche, le trophée de la Coupe du monde peut retourner au lieu de naissance du soccer pour une première fois depuis 1966. Mais si ça se produit, le voyage de retour vers l’Angleterre se fera avec l’équipe nationale féminine, et non masculine.

Les Lionnes ont rugi jusqu’en finale du Mondial féminin pour une première fois. Elles affronteront l’Espagne lors de la première finale tout européenne depuis 2003, quand l’Allemagne avait défait la Suède.

Les deux équipes ont connu des parcours spectaculaires. L’Angleterre est au sommet de l’échiquier mondial depuis son triomphe au Championnat européen l’été dernier, tandis que l’Espagne se retrouve en finale moins d’un an après que 15 joueuses eurent démissionné de l’équipe pour protester.

Le retour de l’Angleterre à l’avant-scène est lié à l’arrivée de l’entraîneuse Sarina Wiegman, qui a été embauchée tard en 2021 et qui est devenue la première sélectionneuse non britannique de l’équipe. Wiegman voit sa troupe participer à une deuxième finale consécutive et elle est la seule entraîneuse à avoir guidé deux équipes différentes à la finale du Mondial.

Wiegman était en bordure du terrain quand les Pays-Bas ont perdu 2-0 contre les États-Unis en finale en 2019 en France.

«Chaque étape a été très, très difficile à franchir, mais nous avons trouvé une solution, a dit Wiegman. Je crois que notre sport a tellement grandi qu’il est très difficile de se rendre ici. C’est donc très spécial et je pense que nous en sommes conscientes.»

L’Angleterre a défait l’Australie 3-1 en demi-finale même si elle était privée de sa meilleure buteuse Lauren James pour un deuxième match d’affilée. James a été suspendue pour deux matchs pour avoir piétiné une rivale du Nigeria lors du dernier match de la phase préliminaire.

James a inscrit trois buts et trois aides depuis le début de la Coupe du monde et la joueuse âgée de 21 ans a présenté ses excuses à ses coéquipières.

Pour sa part, l’Espagne a surmonté plusieurs défis pour en arriver ici aujourd’hui. L’équipe a vu 15 joueuses quitter l’équipe, citant des inquiétudes au niveau de leur santé mentale. Elles souhaitaient voir la fédération mieux les encadrer.

Trois de ces joueuses — la milieu de terrain Aitana Bonmati, l’attaquante Mariona Caldentey et l’arrière Ona Batlle — se sont réconciliées avec la fédération et ont participé au tournoi. Jorge Vilda a remercié la fédération pour son appui et les joueuses se sont concentrées sur le moment présent.

La Roja s’est qualifiée pour la finale grâce à une victoire de 2-1 contre la Suède, mardi. Salma Paralluelo a dénoué une impasse de 0-0 en marquant à la 81e minute de jeu. Après que la Suède eut répliqué, Olga Carmona a tranché dans les dernières minutes de jeu réglementaires.

Paralluelo avait aussi inscrit le but gagnant en prolongation contre les Pays-Bas durant les quarts de finale.

«Je joue contre elle tous les jours à l’entraînement. Je savais ce qu’elle était capable de faire bien avant ce tournoi», a dit l’Anglaise Lucy Bronze, qui est la coéquipière de Paralluelo chez le FC Barcelone.

L’Espagne souhaite aussi repartir de l’Océanie avec un nouveau trophée à sa collection. L’équipe masculine a gagné le Mondial en 2010. L’équipe féminine n’a jamais remporté de tournois majeurs.