Les bases sont-elles en place pour que les Alouettes connaissent une ère fructueuse?

MONTRÉAL — Cette conquête de la coupe Grey par les Alouettes de Montréal a toutes les allures de celle remportée en 2019 par les Blue Bombers de Winnipeg.

Les Bombers avaient remporté cette année-là deux matchs éliminatoires à l’étranger avant de se présenter largement négligés face aux Tiger-Cats d’Hamilton au stade McMahon de Calgary.

Ils les avaient écrasés 33-12.

Avancez de quatre ans et on peut voir de grandes similitudes avec l’édition actuelle des Alouettes. Hormis le fait que la troupe de Jason Maas a remporté la demi-finale de l’Est devant ses partisans, elle a défait coup sur coup les deux meilleures équipes de la ligue.

Est-ce à dire que les Alouettes ont maintenant établi les bases de ce qui pourrait s’avérer une dynastie à l’image des Blue Bombers?

«Je pense que oui. Si tu regardes les pièces qu’on a ajoutées au début de l’année, si tu regardes ce qui se passe, je pense qu’on est en train de bâtir quelque chose de solide, a souligné le garde Pier-Olivier Lestage. Mais pas juste depuis cette année: depuis quelques années, même avant que j’arrive, c’était meilleur d’année en année. On vient de gagner une première coupe Grey, on va pouvoir bâtir là-dessus.»

Le vétéran garde Kristian Matte, qui a connu les années les plus sombres des Alouettes — 3-15 en 2017 et seulement deux victoires de plus la saison suivante —, croit que ces bases ont toutefois été mises en place un peu plus tôt qu’en début de 2023.

«Ça fait une couple d’années maintenant qu’il y a quelque chose en train de se bâtir, a-t-il noté. Ce n’est pas seulement depuis le début de la saison. Il y a quelques saisons, on a atteint les éliminatoires. Ensuite, on a gagné une demi-finale. C’était une étape à la fois. Il y a une culture qui s’est bâtie. 

«Quand [l’entraîneur-chef Jason] Maas est arrivé et a installé sa façon de travailler en groupe, c’était la cerise sur le gâteau. Il y a une fondation sur laquelle bâtir et on peut être encore meilleurs. On peut bâtir quelque chose qui va durer longtemps.»

«C’est ça l’objectif, a admis le maraudeur Marc-Antoine Dequoy. Si tu regardes cette année, on ne pensait pas à créer une dynastie, mais d’atteindre la Coupe Grey et de la gagner. La prochaine étape, c’est de garder ça. Si on a la défense qu’on a eue et l’attaque qui s’est présentée pour ce match pendant toute la saison [l’an prochain], je ne sais pas qui peut nous arrêter. 

«La fondation est coulée, l’équipe est expérimentée. Tout le monde a expérimenté une semaine de la Coupe Grey et tout le monde a gagné une coupe Grey maintenant. Tu ne peux pas avoir une meilleure formation pour construire une équipe championne qu’avec ça. C’est sûr qu’il va avoir de nouveaux membres. Maintenant, c’est le travail de Danny [Maciocia, le directeur général] et ‘P.Y.’ [Pier-Yves Lavergne, directeur du dépistage national], mais j’ai confiance en l’avenir.»

La priorité de Maciocia devra possiblement être de remettre sous contrat l’ailier défensif Shawn Lemon et le secondeur Darnell Sankey. Les deux joueurs ont complètement transformé la défense du club. D’excellente, elle est passée à extraordinaire.

Les deux hommes sont plus qu’ouverts à demeure dans la Belle Province.

«Je suis joueur autonome, mais assurément que je veux revenir, a lancé sans hésiter Lemon. Je l’ai fait savoir et le sentiment est partagé. Voyons voir ce qui va arriver.»

Si Sankey est demeuré plus vague, c’est qu’il pourrait être convoité par des clubs de la NFL en raison de ce qu’il a accompli cette année. En plus d’aider les Alouettes à gagner la coupe Grey, il a mené les Renegades d’Arlington au championnat de la XFL.

«Je ne sais pas ce que je ferai maintenant. Je n’ai pas vraiment de plan de carrière, a indiqué l’Américain de 29 ans. Ce que je peux dire c’est que j’adore cette organisation, j’adore le personnel d’entraîneurs et j’aime cette équipe. En plus, on vient de gagner une coupe Grey! Si [la NFL] fait partie de mon avenir, les choses vont se placer d’elles-mêmes. Mais je vis le moment présent.»

«Je dirais que tout le monde ici, on ne peut pas les perdre. Mais chaque année, il y aura une équipe différente sur le terrain, a conclu Matte. Un gars comme Sankey, c’est difficile à remplacer. Lemon en est un autre. Je ne comprends pas pourquoi il n’était pas sous contrat [au milieu de la saison]. C’est peut-être le meilleur coéquipier que j’ai eu dans ma carrière. Il a rendu tout le monde meilleur et arrivait toujours avec le sourire chaque matin.

«Cette édition 2023 a pris fin à 22h dimanche, mais je dirais que tous ses membres sont irremplaçables.»