LPHF: Grâce à Desbiens et Murphy, Montréal bat Ottawa 2-1 en prolongation

LAVAL, Qc — Assises une à côté de l’autre dans la salle de conférence de presse, Maureen Murphy et Ann-Renée Desbiens se sont mutuellement félicitées après avoir été les héroïnes, chacune à leur manière, d’une victoire in extremis, samedi.

Murphy a marqué son premier but de la saison à 3:30 de la période de prolongation, Desbiens a bloqué 43 rondelles et l’équipe de Montréal a défait Ottawa par la marque de 2-1 devant une foule de 8646 spectateurs à la Place Bell, la plus imposante pour un match de hockey professionnel féminin joué au Canada.

Après que Kati Tabin eut décoché un tir d’un angle fermé que la gardienne Emerance Maschmeyer a bloqué mais pas maîtrisé, Murphy a récupéré la rondelle dans l’enclave et touché la partie supérieure du filet.

«En nous dirigeant vers la zone adverse, je criais pour que Kati me passe la rondelle. Mais la foule était tellement excitée que c’est impossible qu’elle ait pu m’entendre. C’est un coup de chance que la rondelle ait rebondi vers moi dans l’enclave», a raconté Murphy.

«Ann nous a offert une solide performance. Ce but ne se produit pas si elle ne réalise pas plus de 40 arrêts incroyables», a renchéri Murphy.

«Bon travail, Ann!», a ensuite lancé Murphy en regardant sa coéquipière.

«Merci d’avoir marqué», a répondu Desbiens, en regardant Murphy à son tour.

Toutefois, Kori Cheverie et ses joueuses ont possiblement cru qu’elles allaient revivre une scène semblable à celle du 13 janvier, contre Boston, lorsqu’un but de Marie-Philip Poulin inscrit en prolongation avait été refusé à la suite d’une révision vidéo. Montréal avait concédé le filet victorieux environ deux minutes plus tard.

Cette fois, la décision a tourné en faveur des Montréalaises.

«Je me suis dit, ‘pas encore’», a admis Cheverie en décrivant le moment où la séquence faisait l’objet de la révision vidéo.

«Nous avons appris de la circonstance précédente à nous calmer, à nous assurer que les joueuses allaient être dans un bon état d’esprit de sorte que nous aurions été prêtes s’il avait fallu retourner sur la glace. C’était un peu ça le message; si ça ne tourne pas en notre faveur, on réinitialise et on retourne pour le trois contre trois», a expliqué Cheverie.

Laura Stacey, en première période, a marqué l’autre but des Montréalaises, son quatrième de la saison.

Hayley Scamurra, en troisième période, a trompé la vigilance de Desbiens, qui a livré une performance absolument remarquable.

Pour un quatrième match consécutif, les Montréalaises ont été dominées par leurs rivales.

Le chiffre des tirs aux buts, 44 à 24 en faveur d’Ottawa, démontre clairement la supériorité des visiteuses. N’eut été de Desbiens, Montréal n’aurait jamais été dans le coup.

La foule a d’ailleurs manifesté son approbation du travail de Desbiens en lui accordant une chaleureuse main d’applaudissements au moment où le visage souriant de la gardienne est apparu en gros plan sur le tableau indicateur pendant la pause menant à la prolongation.

«Ça donne la chair de poule», a admis Desbiens lorsqu’elle a été questionnée au sujet de ce beau moment.

«C’est toujours le fun d’être capable d’offrir une bonne performance devant les partisans à la maison et de voir leur enthousiasme, à quel point ils sont dans la partie. On a les meilleurs spectateurs. Ça fait chaud au coeur.»

L’équipe de Montréal effectuera sa prochaine sortie le dimanche 4 février alors qu’elle rendra visite à la formation de Boston.

Dubois se fait remarquer

En l’absence de Tereza Vanisova, blessée, Cheverie a choisi de placer Catherine Dubois auprès de Poulin et de Murphy.

En quelques occasions en première moitié de l’engagement initial, Dubois a fait sentir son imposante présence devant le filet de Maschmeyer.

Dubois s’est aussi fait remarquer pour de moins bonnes raisons en deuxième moitié de période en écopant deux pénalités mineures en un peu plus de deux minutes.

La première, prise en zone offensive, est venue interrompre une supériorité numérique 37 secondes après une infraction signalée à l’endroit d’Amanda Boulier.

À peine de retour sur la patinoire, Dubois a de nouveau été punie, cette fois pour avoir donné de la bande à l’endroit d’Emily Clark, profondément en zone montréalaise.

Non seulement l’équipe de Montréal a tenu le coup, elle a failli se donner une avance de 2-0 au tout début de la période médiane.

Stacey s’est vu accorder un tir de pénalité lorsque Jincy Roese l’a fait trébucher au moment où l’attaquante montréalaise se présentait seule devant Maschmeyer.

Ébranlée par la chute de Stacey, qui a envoyé la gardienne d’Ottawa dans son filet, Maschmeyer est restée dans le match et a réalisé son plus bel arrêt de la rencontre à l’aide de sa mitaine.

Pour Maschmeyer, il s’agissait d’une mini-revanche à l’endroit de Stacey.

L’Ontarienne avait ouvert la marque avec un peu plus de six minutes à jouer au premier vingt, battant de vitesse la gardienne d’Ottawa après avoir contourné le filet à vive allure.

Maintes fois frustrées par Desbiens au fil des 40 premières minutes, les visiteuses ont finalement pu égaler la marque lors d’un avantage numérique tôt en troisième période.

Scamurra a trouvé le fond du filet sur un tir qui s’est faufilé entre le bras droit et le corps de Desbiens.

Les Montréalaises ont tenu le coup jusqu’à la fin du temps réglementaire et ont connu leurs meilleurs moments depuis un bon bout de temps lors de la période de prolongation.

Dubois s’est notamment présentée seule devant Maschmeyer mais son tir a raté la cible.

Murphy allait corriger le tout peu de temps après.