LPHF: Les joueuses et les dirigeantes accueillent fièrement les mesures innovatrices

MONTRÉAL — En créant la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) le 29 août dernier, ses dirigeants ont semé le bonheur chez les nombreuses femmes qui aspiraient à gagner leur vie grâce à leur sport de prédilection. À ce bonheur s’est ajoutée une sensation de fierté chez ces mêmes dames, devant les mesures innovatrices mises de l’avant par les responsables de la ligue au cours des six derniers mois.

«Je pense que ce qui est le ‘fun’ avec cette nouvelle ligue-là, c’est l’innovation», a déclaré Marie-Philip Poulin après la séance d’entraînement de l’équipe montréalaise, vendredi, à l’Auditorium de Verdun.

«On veut toujours rendre quelque chose de plus excitant, on veut toujours s’améliorer, on veut toujours pousser au plus haut niveau et c’est ce qu’on fait depuis le début avec cette nouvelle ligue. Je ne suis pas surprise de ce qui se passe avec les nouveaux règlements. C’est le ‘fun’. C’est tout nouveau», a ajouté la capitaine de la formation montréalaise.

Au cours des derniers jours, les dirigeants de la LPHF ont annoncé que l’équipe qui terminera au premier rang du classement général pourra choisir d’affronter le club ayant terminé en troisième ou en quatrième place en première ronde des séries éliminatoires.

L’autre mesure annoncée cette semaine a mené à la mise en place d’un système surnommé «plan Gold», qui accordera le premier choix au prochain repêchage à l’équipe qui aura accumulé le plus de points une fois qu’elle sera mathématiquement exclue en vue des séries éliminatoires.

Par ailleurs, avant le début de la saison, les responsables du circuit ont instauré le système selon lequel chaque match vaut trois points au classement. C’est une idée que la Ligue nationale de hockey a déjà étudiée sans jamais adopter.

Au même moment, les responsables de la LPHF ont mis en place un règlement surnommé en anglais «jail break» (évasion du cachot), qui vient mettre un terme à une punition mineure lorsque l’équipe en désavantage numérique trouve le fond du filet.

Toutes ces idées permettent à la LPHF d’établir sa propre identité, estime Laura Stacey.

«Créer notre propre ligue, créer nos propres règles, changer un peu les choses, c’est génial à voir. J’aime le nouveau format des éliminatoires, j’aime le «plan Gold» en termes d’ordre de repêchage. Je pense que c’est vraiment innovant, que c’est nouveau et que cela nous différencie des autres», a déclaré l’attaquante de l’équipe de Montréal.

«Je pense que c’est ce que nous voulions au départ. Quelque chose qui allait durer et qui allait être éternel, mais aussi quelque chose que beaucoup de gens allaient aimer regarder. Et c’est exactement ce qu’ils font ici», a ajouté Stacey, en parlant des responsables de la ligue.

Poulin et Stacey le reconnaissent: elles ne s’attendaient pas nécessairement à voir autant d’innovations et d’idées originales être mises de l’avant au sein de la ligue, du moins dès sa première année d’existence.

«Je suppose que ces mesures allaient venir, mais peut-être pas pendant la première année. Mais honnêtement, ce n’est pas quelque chose qui était inattendu», a nuancé Stacey.

«Lors des trois ou quatre dernières années, pendant que nous étions inactives, nous avons beaucoup discuté de la question (entre les joueuses). Nous nous disions ‘lorsque nous commencerons, commençons de la bonne manière, commençons en étant innovatrices, en étant tout nouveau, en étant les premières à agir, dans un sens’. C’est exactement ce qui se passe en ce moment», a précisé Stacey.

«Nous aimons les nouveaux règlements, c’est quelque chose de différent et ça nous permet de nous distinguer des autres. Je pense que ça fait du chemin et que ça ne passe pas inaperçu.»

Des quatre grandes innovations mises de l’avant, celle qui prévoit la fin d’une punition mineure dans le cas d’un but en désavantage numérique est de loin la plus remarquée, car elle se produit pendant un match et peut donc en changer l’allure du tout au tout.

Stacey a entendu de nombreux commentaires positifs au sujet de cette mesure, et elle peut même constater la différence lorsqu’elle a le temps d’écouter un match de la LNH au petit écran.

«C’est amusant de regarder des matchs de la LNH, maintenant, et de voir les joueurs ne pas sortir du banc des punitions après un but en désavantage numérique», a d’ailleurs souligné Stacey à ce sujet.

«Pour être honnête, je pense que c’est quelque chose que nous voulions pour nous distinguer de la LNH. Nous ne voulions pas simplement suivre leurs règles et continuer de suivre leur plan. Nous sommes notre propre ligue, nous sommes la LPHF, et c’est fantastique que nous puissions prendre des trajectoires et des routes différentes (de la LNH), tout en continuant de nous soutenir mutuellement.»

Une chose est certaine; s’il fallait que la LNH décide, un jour, d’instaurer un ou plusieurs des règlements mis de l’avant par la LPHF cette année, le sentiment de fierté qui existe déjà chez les joueuses et les dirigeantes pourrait bien s’amplifier.

«Je pense que ce serait extraordinaire parce que, en même temps, on joue au hockey», a fait remarquer Danièle Sauvageau, la directrice généralde de l’équipe de Montréal qui, tout comme Stacey, a beaucoup entendu parler du règlement lié aux buts en désavantage numérique.

«On essaie de faire des situations qui répondent aussi au grand public. La base de supporters est importante. Si ça répond à ce que les gens aiment, tant mieux. Les gens qui sont ici sont d’abord et avant tout des amoureux du hockey. Et tant mieux si la Ligue nationale venait à dire que ce qui plaît aux gens pourrait plaire aussi aux gens qui regardent les équipes de la Ligue nationale.»