Une chimie pas encore en place a causé du tort au Rocket face aux Canucks

LAVAL, Qc — Le hockey est un sport, la chimie est une science. Or, tous les amateurs du sport national du Canada — et de tous les sports collectifs, en fait — savent que le second élément est essentiel pour réussir dans le premier. Et ça peut aider à expliquer, aussi, pourquoi le Rocket de Laval a perdu ses deux premiers matchs de la saison.

Le mot chimie est revenu fréquemment lors des entrevues d’après-match, samedi, après que le Rocket eut subi un douloureux revers de 4-3 contre les Canucks d’Abbotsford à la Place Bell.

La veille, les hommes de Jean-François Houle s’étaient inclinés 7-4 contre la même formation, également devant leurs partisans.

Pourtant, les joueurs du Rocket n’ont pas fait tout mauvais lors de ces deux sorties.

Ils ont dominé leurs rivaux 75-51 au chapitre des tirs aux buts. Leur travail acharné en territoire ennemi leur a permis de se créer 15 supériorités numériques en deux rencontres. Enfin, ils n’ont jamais baissé les bras face à des déficits, autant vendredi que samedi.

Les quelque 18 200 spectateurs qui ont occupé les gradins de la Place Bell lors de ces deux rencontres ont aussi vu le beau talent de Joshua Roy et probablement constaté que Joel Armia est bel et bien un joueur de la Ligue nationale, comme l’a d’ailleurs décrit Houle après le match de samedi.

Toutefois, ces spectateurs ont aussi fait connaissance avec une sorte d’équipe reconstituée. Et c’est un peu pour cela que Houle a voulu pondérer les attentes d’un peu tout le monde dès les premières heures du camp d’entraînement du Rocket.

«Il y a eu beaucoup de changements dans notre équipe. Il y a au moins 70 pour cent de notre équipe qui a changé. On a beaucoup de jeunes; (Lias) Andersson, (Philippe) Maillet viennent d’autres équipes. Alors, c’est essayer de trouver une chimie entre les joueurs. Ça va prendre un peu de temps. On le savait.»

Auteur de deux des trois buts du Rocket samedi, Andersson a tenu des propos qui ont rejoint ceux de son entraîneur-chef.

Au passage, il s’est dit confiant de voir l’équipe connaître du succès, graduellement.

«Au fur et à mesure que la saison va avancer, tout ira mieux pour tout le monde. C’est une nouvelle équipe, beaucoup de nouveaux gars sont arrivés. Nous ne nous connaissons pas à l’extérieur de la patinoire, et c’est certain que nous ne nous connaissons pas sur la glace. Il y a quelque chose à construire ici. C’est difficile. J’ai trouvé que nous avons mieux joué aujourd’hui (samedi), et souhaitons que nous allons continuer à aller de l’avant.»

Parce qu’il les a affrontés plusieurs fois au cours des récentes saisons alors qu’il portait l’uniforme du Reign d’Ontario, un club de la section Pacifique de la Ligue américaine, Andersson pouvait affirmer sans hésitation que les Canucks avaient un pas d’avance sur le Rocket en matière de chimie au cours du week-end.

«Essentiellement, c’est le même club que l’an dernier. C’est une bonne équipe. Elle joue avec ardeur. Elle joue avec intelligence. L’une des choses qui m’a semblé le plus évident, c’est le fait qu’ils avaient une chimie un peu supérieure à la nôtre. Leurs joueurs maîtrisaient leurs déplacements sur la glace mieux que nous», a entre autres mentionné Andersson.

Prendre du recul

Après le revers de vendredi, Houle avait promis qu’il allait apporter des changements à sa formation en vue du deuxième duel contre les Canucks. Et c’est ce qu’il a fait en remplaçant quatre joueurs, dont le défenseur William Trudeau.

Autant vendredi qu’à la suite du deuxième match préparatoire du Rocket, dimanche dernier, Houle avait avoué sa déception devant le travail de Trudeau.

Samedi, il a rappelé un détail fondamental: Trudeau est encore bien jeune.

«Il a seulement 21 ans. Il est encore très jeune. Lorsque je lui ai parlé aujourd’hui (samedi), je lui ai dit ‘C’est correct. Prends un pas en arrière. On fait un petit ‘reset’ et tout va bien aller’», a relaté Houle.