Ramsay Boxing est né de passion… et d’impulsion
On connaissait la passion maladive de Guylain Ramsay pour la boxe. On le savait aussi bien au fait des rouages du milieu professionnel, ayant un livre de contacts bien garni.
On ne soupçonnait cependant pas ses ambitions de prendre en main les athlètes au grand potentiel, des diamants bruts, mais laissés pour compte. Jeudi dernier, dans ce lieu de pèlerinage de la boxe bien connu au Québec, le resto-bar le Coin du métro à Montréal, le courtier immobilier des Bois-Francs a annoncé la création de Ramsay Boxing, une agence professionnelle qui permettra à six pugilistes de tenter d’atteindre les plus hauts sommets.
Guylain Ramsay y agira à titre de manager et directeur général. C’est lui qui tentera de dénicher les meilleurs contrats et les meilleurs duels à ses poulains. Il pavera la route de ses protégés afin qu’ils atteignent des objectifs bien précis. Certains viseront les plus prestigieuses ceintures, d’autres préféreront faire sauter la banque. Le nouveau manager défrichera le chemin pour eux dans cette jungle qu’est la boxe professionnelle.
Il s’est allié deux partenaires, associés à parts égales dans l’entreprise. Jean-Philippe Ouimet agira à titre de promoteur et recrutement alors que Kenny Chery sera responsable de la logistique et du recrutement. «Sans ces deux partenaires, je ne me lançais pas dans cette aventure», a dit Ramsay d’entrée de jeu.
Ce ne sera pas la première fois que celui-ci prend la destinée d’un athlète entre ses mains. Il avait tenté le coup avec le Congolais Jésus Kibunde Kakong. Celui-ci s’entraîne aujourd’hui au côté de Stéphane Larouche à Montréal. L’expérience n’a pas duré si longtemps, mais suffisamment pour donner à Ramsay la piqûre de la gestion de carrière dans le milieu de la boxe.
Le manager dit ne pas vouloir entrer en compétition avec les grandes agences du pays, comme le Groupe Yvon Michel (GYM). Il souhaite au contraire combler un besoin chez la relève. «GYM ne prend que les boxeurs déjà bien établis, de grosses pointures en mesure de se battre pour un titre rapidement», a-t-il expliqué.
Ramsay Boxing souhaite plutôt offrir un tremplin aux pugilistes moins connu, sachant bien qu’il risque, comme c’est chose courante dans ce milieu, perdre ses poulains à la suite de leur éclosion.
«On souhaite prendre sous notre aile six boxeurs. On veut des gars avec du potentiel, qui ont une belle personnalité. On ne veut pas des gars à problèmes», a-t-il ajouté.
Déjà, il a enrôlé deux pugilistes dans son équipe, le Beauceron de 33 ans Jan-Michael Poulin, qui rêve d’un titre prestigieux, et le jeune Dave Leblond, 23 ans, de Thetford Mines, qui chérit l’ambition d’obtenir une ceinture, quelle qu’elle soit.
Ramsay Boxing a déjà d’autres athlètes dans la mire. Puisqu’il se limite à six poulains, Guylain Ramsay prend bien son temps avant de s’engager. «On pourrait en avoir six demain matin sans problème. On ne veut cependant pas n’importe qui. Déjà, on a approché un boxeur, mais puisqu’il ne peut pas sortir du Canada, nous avons cessé nos démarches», a-t-il expliqué.
En effet, Ramsay Boxing ne souhaite pas faire rayonner ses membres qu’au Québec. On vise aussi le reste du Canada et, surtout, les États-Unis, où sont les contrats les plus prestigieux et lucratifs. Quant aux ambitions de la nouvelle agence de boxe, Guylain Ramsay explique qu’il n’a pas de plan précis à cet égard. «Je ne me fais pas de faux espoirs. Ce seront les boxeurs qui nous diront où ça nous mènera. On le fait surtout pour offrir une chance à des boxeurs prometteurs qui n’en aurait possiblement pas autrement», a-t-il souligné.
Outre la gestion de carrière, Ramsay Boxing compte organiser, deux fois l’an, des galas pro-am d’envergure à Victoriaville et à Drummondville. Le premier devrait avoir lieu en février prochain, possiblement au Colisée Desjardins. Ce serait une première depuis belle lurette qu’un événement sportif du genre se tiendrait au domicile des Tigres.
«L’avantage d’un groupe comme Ramsay Boxing, c’est que les boxeurs ont la chance de monter sur le ring de n’importe quel gala. Souvent, un pugiliste est seulement associé à un promoteur. Il est donc limité à se battre lors des galas de ce promoteur. Ce n’est pas notre cas. On recherchera les meilleurs combats, peu importe l’endroit, pour le bien de la carrière de nos athlètes», a-t-il enchaîné.
À court terme, Boxing Ramsay souhaite faire grimper ses athlètes au classement. Une fois dans le top 15, qui sait ce qui peut survenir. «Le champion doit défendre son titre au moins deux fois par année. Une fois dans les 15 meilleurs au monde, il pourrait nous choisir, pensant qu’on sera une proie facile…», a-t-il expliqué.
Tous les athlètes de Ramsay Boxing s’entraîneront de leur côté, avec leur entraîneur respectif. L’agence n’est pas une école de boxe, mais plutôt une organisation visant la gestion de leur carrière, une première dans l’histoire de la boxe régionale.