Un retour dans le passé pour Éric Sylvain

Éric Sylvain était de passage dans sa ville natale, la fin de semaine dernière, dans le cadre du tournoi portant son nom qui avait lieu au Club de golf et de curling de Thetford Mines.

«Je viens voir mes amis d’enfance, ma parenté et j’amène trois amis de Québec avec lesquels j’adore jouer afin de compétitionner et d’avoir du fun», a mentionné celui qui trouve très flatteur de voir qu’un tournoi de sa ville d’origine ait été nommé en son honneur.

Celui qui détient le record du nombre de participations au «Brier», le championnat canadien de curling masculin, avec onze, a amorcé sa carrière sportive à Thetford Mines. «Mon père était président du Club de golf et ma mère présidente du Club des dames. Mon père jouait au curling aussi. J’y ai passé toute mon enfance et mon adolescence. Pour un jeune, c’est un bon milieu pour apprendre les choses de la vie. Cela a bien amorcé ma carrière sportive et ma vie comme être humain», soutient l’homme de 47 ans.

Ce dernier combinait les deux, le golf l’été et le curling l’hiver, et a toujours continué ainsi depuis.

C’est avec sa première équipe, formée de gars de Thetford, soit Guy Doyon, Joël Pouliot et son cousin Michel Grégoire, qu’il a réalisé que le curling pourrait devenir plus important dans sa vie. «Quand tu commences à faire des tournois et que tu connais du succès contre des équipes de Québec et d’ailleurs, tu te rends compte que ton calibre est bon. Nous avons causé une belle surprise en 1990 lorsque nous avons gagné le provincial junior et participé au championnat canadien», se rappelle celui qui est professionnel au Club de golf de St-Michel depuis l’âge de 28 ans.

«Des Québécois qui gagnent le gros championnat canadien, c’est arrivé une fois dans l’histoire et c’est nous qui l’avons fait» – Éric Sylvain

Au curling, même s’il a joué quelques compétitions comme capitaine, Éric Sylvain croit que c’est comme deuxième qu’il est meilleur. «C’est vraiment ma position vu que je suis bon comme balayeur et sur les sorties.»

La consécration

C’est en 1997 qu’il se lie à de nouveaux coéquipiers, ses anciens comparses avaient moins de temps à consacrer au sport. Sa première participation au Brier a eu lieu en 2000. En 2006, ce fut la consécration, l’équipe formée de Jean-Michel Ménard, François Roberge, Éric Sylvain et Maxime Elmaleh devient la première et la seule formation québécoise à remporter cette importante compétition tenue depuis 1927.

«C’était un moment super fort parce que nous avons battu les meilleurs au Canada. Nous sommes ensuite allés au Championnat du monde tenu à Lowell près de Boston et nous avons perdu en finale contre l’Écosse, reconnu comme le deuxième meilleur pays au monde dans ce sport. Nous avions de la misère à croire que nous nous étions rendus jusque-là. Représenter le Canada qui est le meilleur pays au monde au curling, c’est quelque chose.»

Photo gracieuseté

Un autre championnat canadien

Éric Sylvain espère participer à un 12e championnat canadien en 2019 avec son équipe actuelle. Celle-ci jouera dans un tournoi du World Curling Tour à la fin novembre dans Charlevoix. Au début de décembre, elle participera à un événement du circuit provincial. Sa formation, qui inclut Martin Crête comme capitaine, est déjà qualifiée pour le provincial qui aura lieu en janvier. L’équipe gagnante aura ensuite un laissez-passer pour le Brier qui se tiendra en mars.

Parmi les rêves qu’il convoite encore du côté sportif, une autre victoire au championnat canadien en fait partie. L’espoir d’une participation aux Jeux olympiques est toutefois pratiquement éteint. «C’est trop difficile de battre trois équipes de l’Alberta et trois autres du Manitoba lors des essais olympiques. Au moins, lors du Brier, tu n’as qu’une formation par province à vaincre», explique-t-il.

Depuis ses débuts au curling, Éric Sylvain a vu le sport évoluer positivement dans la province. «Ailleurs au pays, c’est aussi populaire que le hockey, mais au Québec ce n’est pas le cas. Cependant, depuis qu’il est présenté aux Olympiques, on voit de plus en plus les Québécois s’y intéresser.»