Thomas Chabot : trop fort pour la compétition!
THETFORD. Thomas Chabot est l’un des meilleurs espoirs en boxe au Québec. Le problème? Plus personne ne veut se battre contre lui lors des galas! Le jeune athlète n’a donc aucune autre solution que de compter sur les compétitions provinciales et nationales.
« Nous ne sommes vraiment pas capables d’avoir des boxeurs pour se battre contre lui présentement. Même l’élite ne veut même plus l’affronter. Il a battu tous les champions canadiens. En compétition, ce n’est pas un problème parce qu’il y a toujours quelqu’un qui veut avoir le titre de champion du Québec ou canadien », explique le père de Thomas, Constant Chabot.
En effet, le jeune boxeur était censé se battre au gala de La Guadeloupe présenté la fin de semaine dernière. Toutefois, une centaine d’appels effectués auprès des meilleurs boxeurs amateurs junior n’ont pas suffi afin de lui trouver un adversaire. « Il est trop fort pour eux. Il est déjà surclassé puisqu’il se bat contre des gars de 17 ans », affirme M. Chabot qui a lui-même pratiqué ce sport jusqu’à 39 ans.
Comme Thomas a 14 ans, même si son talent dépasse celui d’adolescents plus vieux que lui, se battre contre des boxeurs élites de plus de 18 ans est encore impossible puisque physiquement, il n’est pas au même point qu’eux. À son âge, il est déjà trois fois Champion du Québec alors que la plupart des professionnels l’ont été quatre ou cinq fois durant leur carrière amateur.
« Nous devons maintenant compter sur les compétitions pour le faire avancer. Il y a le Défi des champions qui s’en vient au mois de novembre, les Championnats canadiens en janvier, les Gants dorés et la Coupe Adidas. Il devrait aussi participer au Championnat du monde Ringside à Kansas City lors de la dernière semaine de juillet. On veut le mesurer aux meilleurs du monde. C’est le plus gros tournoi amateur en Amérique. Il va y avoir 3000 boxeurs », mentionne M. Chabot, ajoutant que les frais pour cette compétition d’envergure sont de 5000 $. Même si les commanditaires sont plus faciles à convaincre maintenant, l’argent reste toujours un souci pour un athlète amateur.
Un mode de vie
Thomas boxe depuis l’âge de 11 ans. D’ailleurs, son premier gala a eu lieu au Centre Mario Gosselin à Thetford Mines en juin 2011 et depuis, il ne cesse d’amasser les victoires. Il en a déjà 33 sur 35 combats en carrière.
C’est un film de Rocky, regardé avec son père, qui a donné la piqure à Thomas. « J’ai commencé la boxe après ça. Je ne pensais pas beaucoup aux combats au début. Je voulais tout simplement m’entraîner et boxer. Par la suite, j’ai fait mon premier combat », raconte l’adolescent.
Pour lui, la boxe est devenue plus qu’un sport, mais un mode de vie. « Il faut avoir une grande discipline. C’est plus qu’un loisir, c’est une vie. Ça m’est vraiment entré dans le sang. Je ne suis plus capable d’arrêter aujourd’hui parce que j’en mange. Toute mon existence tourne autour de la boxe », admet Thomas.
Il peut faire jusqu’à cinq heures d’entraînement par jour. Il a une nutritionniste qui le conseille, car son alimentation est réglée en fonction de son sport. Il a aussi son entraîneur, Stéphane Lachance, du Club de boxe de Robertsonville, en plus de son père. « Je me lève le matin, des fois je fais des redressements, mais je m’entraîne beaucoup plus le soir. Le midi, je vais faire 45 minutes de conditionnement physique. Après l’école, le soir, je fais de deux à trois heures d’entraînement. Je fais de la boxe, du cardio, de la course et de la musculation. »
Thomas visionne également les combats de ses adversaires afin de mieux se préparer. Sa discipline, il n’en démord pas. C’est d’ailleurs une telle ardeur qui pourrait le mener très loin un jour. « L’objectif est d’aller aux Olympiques à Tokyo en 2020. Ensuite, ce sera les pros », poursuit le père.
Entre-temps, il devra continuer de se battre dans le circuit amateur. À 18 ans, les choses deviendront toutefois moins compliquées. « Tant qu’il n’aura pas 18 ans, il ne pourra pas faire partie de l’équipe canadienne sénior. Rendu là, tu es payé pour t’entraîner. Les boxeurs partent tout le temps dans des compétitions et ne font que s’entraîner et boxer », ajoute M. Chabot.