Le Groupe TVA a enregistré des pertes pour l’exercice de l’année 2023
MONTRÉAL — Le Groupe TVA a encaissé des pertes dans tous ses secteurs d’activité au terme de la dernière année, qui a été marquée par l’annonce de centaines de mises à pied.
La filiale de Québecor Média a présenté mercredi les résultats financiers de l’exercice et du quatrième trimestre de 2023. Ceux-ci font notamment état pour l’ensemble de l’année d’une perte nette attribuable aux actionnaires de 47,8 millions $, soit 1,11 $ par action, après avoir perdu 8,8 millions $ l’année précédente.
Les revenus ont également connu une baisse de 8,3 % par rapport à 2022 pour s’établir à 545 millions $. Pour les trois derniers mois de 2023 seulement, les revenus ont baissé de 20,2 millions $, soit un recul de 11,8 % par rapport au quatrième trimestre de l’année précédente.
La société a aussi dévoilé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) ajusté négatif consolidé de 5,4 millions $.
Le secteur de la télédiffusion est le principal responsable de ce résultat. Il a enregistré un BAIIA ajusté négatif de 9,3 millions $.
Une situation qui provient essentiellement de la baisse importante de ses revenus, jumelée à l’augmentation des coûts en contenu, explique l’entreprise.
Elle précise que ces causes ont été «contrebalancées en partie par certaines mesures de réduction de coûts opérationnels».
«Assurer sa survie»
En novembre dernier, le Groupe TVA a annoncé la mise à pied de 547 personnes, soit 31 % de son effectif, dans le cadre d’une restructuration qui comprend la refonte de son secteur de l’information, la fin de ses activités de production interne en contenu de divertissement et l’optimisation de son parc immobilier.
«Les résultats du secteur télédiffusion continuent d’être grandement affectés par la crise que vit l’industrie des médias», a déclaré le président et chef de la direction par intérim de Groupe TVA, Pierre Karl Péladeau, dans un communiqué.
«Le déploiement au cours des prochains mois des mesures annoncées le 2 novembre dernier (…) est essentiel afin de permettre à l’entreprise de retrouver une meilleure posture financière pour assurer sa survie», a-t-il poursuivi.
M. Péladeau a souligné toutefois que les parts de marché de Groupe TVA ont augmenté de 0,2 part par rapport à l’exercice de 2022, atteignant 41,0 parts.
«Les statistiques d’écoute de Groupe TVA sont éloquentes alors qu’elles représentent le double des parts de marché de ses concurrents. Néanmoins, le secteur télédiffusion n’échappe évidemment pas à cette lourde tendance du marché et a encore enregistré une perte de ses revenus publicitaires en 2023, notamment en raison de la multiplication des plateformes de diffusion numérique sur demande, de la concurrence des géants du Web et de la concurrence déloyale de Radio-Canada», affirme-t-il.
Les autres secteurs d’activité de la société ont terminé l’année 2023 avec un BAIIA ajusté positif, mais ont tout de même enregistré un recul par rapport à l’exercice précédent.
Pour celui des services cinématographiques et audiovisuels (MELS), il s’est élevé à 686 000 $, contre 12,8 millions $ en 2022, tandis que dans le secteur des magazines il s’est chiffré à un peu plus de 2 millions $, contre 3,8 millions $ l’année antérieure.
Le secteur de la production et de la distribution a affiché un BAIIA ajusté de 553 000 $, contre 2,86 millions $ l’année précédente.
M. Péladeau a appelé les instances gouvernementales et réglementaires à agir en mettant en place «des actions concrètes, dès maintenant, afin d’accorder des allègements, de la flexibilité et des crédits d’impôt mieux adaptés aux réalités relatives aux productions cinématographiques et télévisuelles».