Un autre coup dur pour les commerçants

L’obligation à partir du 18 juillet du port du masque dans les lieux publics fermés entraîne une autre vague d’inquiétude chez des commerçants qui font tout pour se maintenir à flot depuis le début de la pandémie. Ceux-ci auront désormais la responsabilité de faire la « police » avec leurs clients.

Le gouvernement a en effet annoncé qu’après une phase de sensibilisation, des amendes pouvant aller jusqu’à 6000 $ pourraient être imposées aux commerçants qui ne feront pas appliquer les règles.

« Celle-là est dure à avaler. Il y a un peu de découragement mélangé à de la colère. C’est à nous à gérer cela et on se voit mal refuser des clients quand on a été privés de revenus pendant trois mois et demi. C’est un autre bâton dans les roues », a soutenu Maxime Faucher, copropriétaire de La Baraque Pub et Divertissements à Thetford Mines, en entretien avec le Courrier Frontenac.

Ce dernier déplore aussi le fait que cette mesure soit implantée partout au Québec, sans tenir compte de la situation de chaque région. La MRC des Appalaches n’a en effet pas recensé de nouveau cas depuis près de deux mois.

« Le discours des autorités sur le port du masque a changé. Au début, il s’agissait d’une fausse sécurité et aujourd’hui, c’est la norme. On a de la misère à les suivre », a souligné M. Faucher.

Il a notamment pris en exemple son personnel qui le porte, une situation dont se moquaient certains clients. « J’ai de la misère à imaginer ces mêmes personnes venir dans notre établissement avec le masque quand elles trouvaient absurde que notre personnel le porte. Les gens vont se faire des partys chez eux sans qu’il y ait de contrôle. Le problème va se déplacer, mais ce sont les commerçants qui vont en subir les contrecoups », a indiqué l’entrepreneur.

Selon lui, depuis la réouverture de La Baraque il y a trois semaines, les choses se passaient assez bien. Les clients étaient au rendez-vous et demeuraient respectueux des consignes. « Il y a un soir qu’on a eu un peu trop de monde et on avait de la misère à contrôler l’afflux. C’est plus difficile avec trois portes. Par contre, la nouvelle obligation de fermer à minuit est venue donner un coup dur à notre modèle d’affaires dans lequel on vise les fins de soirée. »

Les propriétaires se posent d’ailleurs la question à savoir si cela vaut la peine de continuer à ouvrir. « On ne sait pas comment la clientèle va répondre. On va l’essayer. Les gens qui vont dans un restaurant ou chez nous sont là pour vivre une expérience satisfaisante. Ce n’est pas évident avec un masque », a conclu Maxime Faucher.