Indemnisation aux producteurs laitiers : un accueil favorable
L’annonce du gouvernement fédéral quant à l’indemnisation des producteurs de lait est la bienvenue même si elle ne couvre pas toutes les pertes a affirmé Claude Labranche de la Ferme Claudor de Saint-Adrien-d’Irlande.
Depuis 2013, le Canada a cédé 8,4 % de sa production dans l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne (AECG), le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), ainsi que dans l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). L’annonce de vendredi matin ne concerne cependant que les deux premiers, tandis que le troisième n’a pas encore été ratifié.
«C’est un mois de revenus que nous avons perdu avec ces ententes. Imaginez un employé qui perdrait un mois de salaire par année, c’est énorme. C’est difficile d’aller rechercher ça même si nous tentons d’être plus efficaces. Toutefois, c’est certain que l’argent que le gouvernement a annoncé est le bienvenu», a souligné M. Labranche en entretien avec le Courrier Frontenac.
Selon lui, les producteurs doivent aussi faire face à une baisse du prix du lait depuis 2014. «C’est dur pour les fermes. Nous avons présentement des prix équivalents à l’année 2011, tandis que les coûts, comme la main-d’œuvre, ont continué d’augmenter», a soutenu M. Labranche.
Ce dernier a rappelé que les producteurs ont fait beaucoup de sacrifices pour établir la gestion de l’offre dans les années 1970. «Il faut que les consommateurs continuent à nous appuyer comme ils l’ont toujours fait en achetant des produits canadiens. Nous espérons qu’il n’y aura pas d’autres ententes qui viendront fragiliser la gestion de l’offre.»
Producteurs de lait du Québec
Le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, a indiqué accueillir favorablement l’annonce du gouvernement fédéral. «Cela va dans le sens de son engagement à indemniser le secteur laitier pour les impacts négatifs liés aux accords commerciaux et est conforme aux orientations du dernier budget. Nous souhaitions qu’il n’y ait pas de concessions, mais il y en a qui ont été faites. Il fallait donc indemniser les producteurs», a-t-il déclaré par voie de communiqué.
Il a également dit s’attendre à ce que le gouvernement soit aussi au rendez-vous lorsque l’ACEUM sera ratifié. «La gestion de l’offre reste en place. Sur le front des négociations commerciales, nous avons donné et le gouvernement doit nous laisser rebâtir dans un environnement stable à l’avenir. Le premier ministre s’est engagé à ce qu’il n’y ait plus de concessions dans notre secteur. Il ne faudra pas cesser d’être vigilants pour nous assurer que cet engagement est respecté. D’ailleurs, dans le contexte électoral, nous demandons à tous les partis de s’engager à maintenir le programme annoncé par le gouvernement, à indemniser les producteurs lorsque l’ACEUM sera ratifié et à ne plus faire de concessions dans le secteur laitier dans les prochaines négociations commerciales.»
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